Vous ne le connaissez pas mais pourtant vous connaissez tous cet inconnu sans qui nos hivers à la montagne seraient beaucoup moins agréables. Surtout pour celles et ceux qui aiment la glisse…
Jean Pomagalski est né en 1905 à Cracovie en Pologne. Son papa est un opposant politique ce qui le conduit tout droit en Sibérie, au goulag. Il s’en évade et trouve refuge avec femme et enfants près de Grenoble. Le petit Jean a alors 2 ans. Après une scolarité brillante dans une école professionnelle, il fait deux choix importants : la nationalité française et une formation en section bâtiment. Il crée d’ailleurs dans les années 20 sa propre entreprise de maçonnerie.
Parallèlement, Poma, comme on le surnomme, fait du sport. Et très bien puisqu’il est sélectionné dans l’équipe de France d’aviron pour les Jeux olympiques de 1932. Mais sa discipline favorite, celle qui va le faire entrer dans l’histoire, c’est le ski. Les champions peuvent lui dire merci car sans lui, le ski ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.
A l’hiver 1935, le ski alpin est en plein boom en France. Mais ça pêche côté équipements. Il n’y a que de gros téléphériques, très chers donc rares. C’est alors que Jean Pomagalski a l’idée d’adapter un système de chariot par câble qu’il a créé pour transporter des matériaux de construction vers un chalet. Et si au lieu de remonter des parpaings, on remontait des gens ?
Après quelques mois de maturation, il installe son invention du côté de l’Alpe d’Huez. Composée de poteaux télégraphiques inutilisés, de jantes de voitures de récup’, du cul d’un camion et d’un gros moteur, elle est mise en service en février 1936. Jean Pomagalski vient de créer le premier remonte-pente.
Il a aussi inventé les perches, le télésiège, les œufs
À partir de là, Jean Pomagalski va passer le reste de sa vie à développer les systèmes de remontées mécaniques. Les perches débrayables, pour augmenter la vitesse du téléski, c’est lui. Le télésiège, avec ou sans bulle, les œufs, les télécabines automatiques, c’est lui aussi. Il était numéro 1 en France et aujourd’hui dans le monde puisqu’il a exporté son savoir-faire aux Etats-Unis et partout où l’on peut skier comme en Iran ou en Nouvelle-Zélande.
Il s’est éteint le 8 juillet 1969 à l’hôpital de Grenoble dans une chambre, c’était sa dernière volonté, avec vue sur son fameux téléphérique. Si vous allez skier cet hiver, forcément tôt ou tard sur une remontée mécanique, vous verrez inscrit Poma, le nom de cet illustre inconnu qui désormais ne l’est plus. Et sans qui, merci à lui, les Bronzés auraient du mal à faire du ski…
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