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Photo du rédacteurArcs 1800

Haute Tarentaise, la grande traversée : cols, lacs, chapelles et vues célestes



La Haute Tarentaise s'étire toute en longueur au-dessus de Bourg Saint Maurice. Sur les flancs de cette vallée s'élèvent une multitude de sommets avec des points de haute altitude comme le Mont Pourri (3779 m) et la Grande Casse (3852 m) dans le parc national de la Vanoise.


Quelques portes naturelles, cols ou Cormet, permettent de basculer vers le Beaufortain, l’Italie ou la Maurienne. Lieux de patrimoine, l'été ils attirent les marcheurs, les touristes et les passionnés de vélo.


Ainsi, la Haute Tarentaise offre une image dynamique où la nature et l'activité humaine ont trouvé un juste équilibre, avec des dizaines de beaux villages. Nous vous invitons à un voyage, en quatre volets, tout en couleur dans un doux mélange culturel, gastronomique, naturel et sportif. A vous de jouer et de vous émerveiller.


Les cols mythiques, une vallée à explorer

Le Col du Petit Saint-Bernard

Une large faiblesse du relief a de tous temps été parcouru par l'homme : le col du Petit Bernard à 2200 m. Il relie la France (Savoie) à l'Italie (Vallée d'Aoste). Evidemment, ce lieu est chargé d'histoire, de drame et d'anecdotes. Se sont succédés des milliers de pèlerins, militaires, voyageurs et autres colporteurs.


Emu par les conditions précaires de ce point de passage, l'archidiacre d'Aoste, Bernard de Menthon créa un hospice et des moines géraient cette halte bénite. L’hospice, sur la commune de Séez, a été rénové et propose un gîte, hôtel et restauration.


Au premier étage, on peut découvrir un beau musée et au sommet de l'énorme bâtiment on peut rêver sur une petite terrasse. Le poste frontière a disparu mais subsistent quelques magasins et bar restaurants à l'atmosphère très alpine. L'hiver ces bâtiments ont une seconde vie puisque nous sommes sur le domaine skiable San Bernardo.


Du col, une balade familiale d’une heure (aller et retour) permet d'aller au lac Longet (2316 m). Du bord du plan d'eau se dessine tout le massif du Mont Blanc avec l’Aiguille des Glaciers sur la gauche et les Grandes Jo rasses sur la droite.


Modalités :


Gite Hôtel du Petit saint Bernard

Demi-pension à 58 euros. Du 1er Juin au 31 octobre

07 85 59 60 07 et hospice.nuages@gmail.com



Le Cormet de Roselend

Au nord de Bourg Sainte Maurice, il faut rouler sur l'étroite D 902 pour atteindre le Cormet (col) de Roselend (20 kms). On passe par la vallée étroite des Chapieux avant d'arriver sur les terres d'alpage du Cormet. A 1968 mètres, les panneaux routiers indiquent la frontière entre la Tarentaise et le Beaufortain. Sur ce dernier versant, non loin, il y a le refuge du Plan de la Laie (à 1818 m, sur le parcours du GR 5 ) et le lac de Roselend avec ses eaux turquoises.


Sur les hauteurs, au Roc du Vent, a été tracé une des plus belles via ferrata de France avec un très vertigineux pont népalais. L'été, ce parcours routier du Cormet est très prisé des automobilistes, des motards et des cyclistes. Nous sommes sur la Route des Grandes Alpes qui fut construite pour des raisons stratégiques. Il fallait transporter au plus vite des troupes sur les points hauts de cette immense chaine montagneuse du lac Léman à la Méditérranée.


Aujourd'hui cette sinueuse bande de bitume fait la joie du tourisme. La Tarentaise et le Beaufortain sont les terres de vie des vaches de races Abondance et Tarine pour la production du fromage d'appellation Beaufort. L'hiver la route est fermée car la vallée des Chapieux comporte de nombreux couloirs d'avalanches.


Le Col de l’Iseran

Avec ses 2770 mètres, le col de l'Iseran est le plus haut des Alpes françaises. Avec cette altitude, nous sommes presque en haute montagne et par deux fois le tour de France a eu des étapes très troublées en ce lieu par des conditions météo surprenantes en plein été.


L'Iseran fait partie de la longue Route des Grandes Alpes. Ce fut le dernier lieu ouvert à la circulation en 1937. Avant, ce passage de la Maurienne à la Tarentaise s'effectuait à dos de mulet. En 1939, fut construite la discrète chapelle Notre Dame de Toute Prudence.


Evidemment le col est très prisé par les touristes et les sportifs. Côté Tarentaise, Val d'Isère est le village le plus proche à 17 kilomètres (1850 m). Le nombre de cyclistes sur ces pentes est croissant depuis l'invention du vélo à assistante électrique.


De manière surprenante, le col de l'Iseran est traversé par le parc national de la Vanoise. Il n'y avait pas d'autre solution car le parc de la Vanoise rejoint le parc national du Grand Paradis côté italien. Le but est de conserver un vrai espace naturel pour la vacation des bouquetins et autres chamois. Du col, plein sud vers la Maurienne, la vue est panoramique sur la longue calotte glacière de l’Albaron (3637 m) et du glacier des Evettes.


Cormet de Roselend et la vallée des Chapieux

Au nord de Bourg Saint Maurice, la sinueuse route (D 902) arpente la longue vallée des Chapieux. Plus haut la route se divise, sur la gauche on file vers le Cormet de Roselend (1968 m, lac et via ferrata sublimes) et le Beaufortain et à droite vers la vallée des Glaciers. Au lieu-dit les Chapieux (bergerie et fromages de chèvres, restaurant et accueil camping-cars), au milieu des troupeaux de tarines, un grand parking vous accueille.


Il faut prendre une navette pour Séloge et la Ville des Glaciers. La fine bande d'asphalte ne permet pas le croisement de deux voitures. Un service de navettes gratuites a été instauré. Ce minuscule hameau (la Ville des Glaciers) est réputé pour sa fromagerie.


Ici, c'est le règne du circuit court avec les bovins à quelques mètres et les produits affinés sur place. Tout l'horizon est accaparé par la belle Aiguille des Glaciers qui associe rocheux et glaciers (3817 m). De la Ville des Glaciers, on peut marcher quinze minutes pour atteindre le refuge des Mottets (1864 m). Cet ancien chalet d'alpage a été totalement rénové et il propose même des chambres pour deux personnes.


Au-dessus du refuge monte le sentier pour le col de la Seigne (2516 m), soit de 2 à 3 heures de marche. De ce point haut, la vue est prenante sur le Mont Blanc et tout son massif. Nous sommes loin des formes arrondies du côté français (Chamonix). Ici, la montagne livre une barre infranchissable (d'apparence) dans un puissant mélange de glace et de minéral. Le col de la Seigne est sur le tracé du fameux tour du Mont Blanc (TMB), une boucle de 10 jours de marche qui relie France, Italie et Suisse, une autre aventure.


Modalités :

Refuge des Mottets : 04 79 07 01 70 et refuge@lesmottets.com


Petits villages authentiques


La Gurraz et le refuge de Turia

Le village de La Gurraz (1610 m) est un étonnant village perché sous l'énorme face est du Mont Pourri (deuxième sommet de la Vanoise avec 3779 m). Les maisons d'architecture traditionnelles (31 habitants) sont toutes regroupées entre l'église et un gros mamelon protecteur. Cette excroissance est vitale car la pente est forte et l'hiver les coulées de neige sont nombreuses.


Au loin, se dessine le Mont Blanc sur sa face italienne. Au-dessus du village, à deux heures trente de marche, il y a le paisible refuge de Turia (2428 m). Le sentier est parfaitement tracé au travers la végétation très basse et de quelques barres rocheuses.


C'est un lieu remarquable, à deux pas de la haute montagne, au pied du Grand Col. Matin et soir la vision sur la Grande Sassière (3747 m) est exceptionnelle. Cette grosse calotte glacière attira des promoteurs pour une éventuelle station de ski dans les années 50 / 60. Mais l'accès était trop délicat. Ce fut Tignes emporta ce nouveau chalenge de l'or blanc.


Les Chapelles

La commune des Chapelles est considérée comme l'entrée de la Haute-Tarentaise. Cette petite entité ne compte que 500 habitants répartis en 8 hameaux. En 1838 il y avait 1063 âmes. L'ensemble est en face sud, face à la station des Arcs.


On aperçoit parfaitement l'Aiguille Grive et le Mont Pourri (3779 m), le deuxième sommet de la Vanoise. La commune est marquée par une forte pente omniprésente avec une altitude basse à 800 m et 2900 m au point haut. A 2225 m trône le dôme de Vaugel (Vaugelaz). Cet énorme mamelon est très renommé par les randonneurs été comme hiver avec sa dense forêt d'épicéas. La boucle pédestre des hameaux des Chapelles relie toutes les curiosités en 1h 45 d'effort modéré. Il n'y a que 335 m de dénivelé. Le tout mesure 5,5 kilomètres.


Le hameau du Chatelard de Montvalezan

En Haute-Tarentaise, la commune de Monvalezan compte 44 hameaux et 14 chapelles. La plus symbolique est la chapelle Saint Michel sur un gros mamelon rocheux. Elle surplombe le petit hameau du Chatelard (1500 m d' altitude) et elle domine toute la partie supérieure de la vallée de la Tarentaise.


Ce lieu de culte est répertorié dès 1633. Depuis, elle a été rebâtie plusieurs fois. En 1944, elle fut bombardé. La cloche présente a été fondue en 1559. Le hameau du Chatelard comporte une autre chapelle (Saint Alexis), une montée pavée et de gros chalets en bois couverts de lourds toits de lauzes.


Dans les ruelles on peut admirer d'énormes parterres et décoration florales. Au sommet du hameau, Eric Berthon, champion du monde de ski des bosses en 1986, a ouvert un bistro-terrasse (Le Remonte Pente) au sommet de ce site, sur le sentier de randonnée qui relie Montvalezan (1180 m), le chef-lieu à la station de La Rosière (1850 m).


Balade Gourmande

La Bergerie du Plan de l'Aiguille

Villaroger est un petit village blotti sous le majestueux Mont Pourri (3779 m), le deuxième plus haut sommet du parc national de la Vanoise. Au-dessus de la commune, une réserve naturelle a été créée en 1991. L'un des buts est de conserver un espace naturel pour les chamois, cerfs, lagopèdes, lièvre variable et tétras lyre.


Au coeur de cet espace, à 1840 m, une discrète bergerie à taille humaine prend ses quartiers dès que la neige de printemps disparait (vers la mi-juin). Eddy est le maitre des lieux avec Maxime (alias Napoléon) comme bras droit. Tôt le matin, ce jeune berger opère la première traite avant de sortir les bêtes.


Il passe beaucoup de temps sur la terrain avec cette centaine de chèvres de race Alpine et Saasen. Trois chiens (border collie) veillent sur ce précieux cheptel. Le lait subit les premières transformations sur place. Un fromage unique, nommé le Tarentais, compose la gamme des produits. Il a été mis au point par Léa Empereur dans les années 60.


Des tomes, des yaourts et des fromages blancs complètent ce délicieux panel. Puisque la réussite vient de la polyvalence, Eddy fabrique maintenant des terrines et des saucisses artisanales. Tous ces produits sont proposés dans les restaurants locaux comme Le Monal à Sainte Foy, sur le marché de Bourg Saint Maurice le samedi matin, ou dans le magasin familial à Villaroger Le Planay.


L'hiver, les lieux offrent une image très différente. Nous sommes sur la face orientale du domaine skiable de Paradiski, un des plus grands du monde. Le vert et le bleu de l'été font place au blanc (de la neige) et au bleu (du ciel).


Modalités :

Ferme du Planay de Villaroger : 06 63 24 57 13 et ealeplanay@gmail.com


Lieux exceptionnels


Le Lac de l'Ouillette

A 2500 mètres d'altitude, le lac de l'Ouillette est le parfait espace fraicheur et détente au-dessus de Val d'Isère. Tout a été harmoniseusement aménagé. Un sentier fait le tour du lac en 20 minutes à pied. Il y a des jeux pour enfants, on peut louer des cannes pour pêcher (des truites de 6 kilos ont été prises) et un excellent restaurant (gâteaux de chez Chevallot) vous accueille.


Sa terrasse panoramique est ouverte sur tous les sommets proches du parc national de la Vanoise avec la Grande Motte (3653 m), la pointe de la Sana (très prisée en ski de randonnée) et la Méan Martin (sommet facile pour les alpinistes).


Le paysage est tout en longueur. On peut atteindre le lac de l'Ouillette facilement par la télécabine de Solaise. Du sommet de cette remontée, on descend 10 minutes pour atteindre le plan d'eau. L'hiver, ce même secteur accueille les skieurs de fond et les adeptes de la raquette. Les dominantes estivales vertes et bleues font place au blanc immaculé et à un bleu toujours aussi dense.


Modalités :


Bar - restaurant de l'Ouillette : 04 79 41 94 14



Le fort de la Platte

En face sud, à 1990 m d'altitude, au-dessus de Bourg Saint Maurice, le fort de la Platte fait partie d'une longue ligne de défense sur les Alpes Françaises. Cette forteresse construite sur un énorme mamelon au XIXème siècle possède de très puissants murs de deux mètres d'épaisseur.


De ce site, le panorama est exceptionnel avec la Grande Sassière, le Mont Pourri (deuxième sommet de la Vanoise) et la face nord Bellecôte (très prisée des skieurs l'hiver). De juin à octobre, le fort est occupé par la famille Pichot qui anime les lieux avec chèvres, cochons et autres oies.


Le fromage, fabriqué au coeur de la citadelle, est en vente sur place. Evidemment, pour les militaires la vue est parfaite sur le col du Petit Saint Bernard et sur la longue vallée de la Tarentaise.


Au-dessus du fort, un sentier très bien balisé mène aux 5 lacs, soit un étagement grandiose de lacs. Plus on monte, plus le paysage prend de l'ampleur. Le premier plan d'eau, lac Esola, est à 2325 m. Le cinquième lac, lac Noir, est à 2532 m. Peu de sites naturels offrent une telle harmonie.


Evidemment, pour l'émerveillement on analyse le bulletin météo pour guetter le plus bel des anticyclones. Le matin vous êtes en contre-jour. Le soir tout le relief est éclairé. De grandes zones d'ombre se dessinent à la déclinaison du soleil. Bien sûr, c'est le paradis des furtifs chamois et des placides bouquetins.


Le refuge du Ruitor et le lac du Petit

Au-dessus du chef lieu de Sainte Foy Tarentaise, il faut emprunter la petite route qui monte au village de la Masure. De là, on traverse une dense forêt de conifères pour aborder la vallée du Crot. A 1771 m d'altitude, on se gare sur les parkings du lieu-dit La Savonne.


Tout de suite, des panneaux d'orientation vous indiquent que le refuge du Ruitor (2063 m) est à une heure de marche. La montée est douce et sans surprise. Une vraie balade familiale. Le refuge est au pied d'un vaste plateau avec un petit hameau abandonné en son centre. C'était une terre d'alpage par excellence.


Au refuge, on peut dormir et commander, entre autres, la planche dégustation (charcuterie, fromages et salade) avec sa succulente tarte aux myrtilles. Ces petits fruits de couleur violette regorgent dans les montagnes alentours.


La randonnée la plus classique et la plus belle mène au lac du Petit à 2400 mètres. De là, vous apercevez parfaitement le Mont Pourri (3779 m), la Grande Motte et la Grande Casse, le plus haut sommet de la Vanoise avec ses 3852 m. Juste au-dessus de vous, se dresse la barre rocheuse des Oeillasses (2721 m), un site fréquenté par les grimpeurs.


Modalités :

www.ruitor.com et 06 15 72 20 03

carte IGN : 3532 ET


La Réserve naturelle de la Haute Sassière

La minuscule route prend naissance au bord du lac du Chevril (1800 m) et monte jusqu'au petit hameau du Saut à 2280 m.


Jusque dans les années 50, ce lieu était habité l'été. C'était une terre d'alpage pour les habitants de Tignes, avant que le barrage ne soit construit. Cet énorme lac artificiel va bouleverser toute la vie locale. Le village disparait et les autochtones sont dispersés. Seule une poignée de pionniers tentent l'aventure du tourisme à 200 mètres au pied de la Grande Motte.


Cela donnera une des plus grandes stations de ski d'Europe. Tout autour du hameau du Saut, le site est classé réserve naturelle ; au-dessus d'un grand plateau se dresse la Grande Sassière avec ses 3747 m d'altitude. Hiver comme été c'est un sommet très prisé des alpinistes. L'énorme glacier de la Grande Sassière a faillit devenir station de ski avant Tignes.


Sur le grand plateau, on observe deux lacs superposés et au fond un gros glacier rond : Rhêmes-Golette. C'était un point de passage fréquenté par les Tignards qui faisaient un peu de contre bande avec le Val d'Aoste (Italie). C'était aussi une raison d'aller faire la fête avec les amis francophones. En effet, il était plus rapide d'aller de l'autre côté de la frontière que d'aller à Bourg Saint Maurice.


Il faut arriver tôt au Saut ou vagabonder tard le soir pour surprendre la dense faune de la réserve. Avec les aigles ou les gypaètes dans les airs, on peut voir de nombreux chamois, bouquetins et marmottes. Un troupeau de vaches de race tarine et abondance occupe encore les vertes pentes.


Sur l'autre versant de la vallée on aperçoit le duo parfait avec la ronde Grand Motte (3656 m) et la très effilée Grande Casse (3852 m). C'est le sommet le plus haut du parc national de la Vanoise, le premier parc créé en France en 1963 suite à l'exemple des parcs nationaux au USA. Il est possible de bivouaquer près du hameau du Saut, de quoi s'imprégner totalement de cette atmosphère épurée loin du bruit, de la polution et de la foule.

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