Dynastar : ROSSIGNOL ferme la dernière usine de ski française
- Arcs 1800
- il y a 1 jour
- 3 min de lecture

"C’est dégueulasse", "inexplicable" : les salariés de Dynastar manifestent contre la fermeture de la dernière usine de ski française
Les salariés se mobilisent contre la décision du groupe Rossignol de fermer le site de Sallanches, en Haute-Savoie.
Ce lundi 16 juin, une centaine de manifestants se sont mobilisés dans les rues de Sallanches, en Haute-Savoie, pour défendre Dynastar. Propriété du groupe Rossignol, la dernière usine de fabrication de ski française devrait fermer ses portes fin juillet, laissant 57 salariés sur le carreau.
Un onzième plan social. Et sans doute le dernier.
À Sallanches, le fleuron du ski français Dynastar s’apprête à fermer définitivement ses portes d’ici quelques semaines.
"Quand on a vu que l’usine commençait à déménager certaines structures à droite à gauche, on pensait que ça allait fermer mais pas aussi rapidement. Mais le 8 avril, on nous a dit que la boîte fermerait au plus tard le 31 juillet. C’était un peu la surprise, ça fait mal au cœur", regrette Olivier Durand, chef d’équipe et salarié depuis 38 ans chez Dynastar.
Ce lundi, il est venu manifester aux côtés de ses collègues pour protester contre la fermeture du site, propriété du groupe Rossignol depuis 1963.
Au total, 57 salariés seront licenciés. "Ça fait 57 familles et ça va faire du mal sur Sallanches, prévient Alain Clergeaud, délégué syndical CGT.
"Ils ont décidé de fermer le site et de donner la production aux Espagnols parce qu’ils n’ont pas le même Code du travail. Alors que c’est notre savoir-faire, c’est nous qui leur avons appris à faire ça !" dénonce-t-il, écœuré.
Une centaine de salariés du fabricant de skis ont manifestés à Sallanches.
Une colère que partage Georges Morand, le maire (DVD) de Sallanches. En 2020, l'édile avait déjà alerté l'État concernant les difficultés de l'entreprise. Cette année-là, 50 % des effectifs de l'usine avaient été supprimés.
Cinq ans plus tard, Georges Morand estime ne pas avoir été entendu. "Ces gens qui sont en train de virer ces 57 salariés, c’est pour faire de l’argent, ils s’en foutent de ces gens, c’est de la chair à saucisse, c’est que du fric, s’émeut-il. Et on a un gouvernement qui nous vend les Jeux Olympiques 2030 et qui n’est pas capable de garder un fleuron chez nous. C’est un scandale politique et économique".
Ceux qui ont le pouvoir de l’argent peuvent se permettre de mettre dehors des gens qui ont 31 ans de boite et qui ne demandent qu’à bosser. C’est inexplicable, c’est dégueulasse.
Georges Morand, maire de Sallanches
Lors de la manifestation, plusieurs professionnels du ski haut-savoyard sont venus apporter leur soutien aux salariés. Revendeurs, entraîneurs ou ex-sportifs de haut niveau : tous ont été fortement marqués par la marque à la moustache.
"Je suis entraîneur au ski club de Combloux et j’étais coureur en équipe de France. Depuis que j’ai trois ans, je suis sur Dynastar. J’avais un partenariat avec eux, témoigne Alexis Brondex. Aujourd’hui, j’ai voulu leur rendre la pareille, car ils ont toujours été là pour nous soutenir, pour nous aider dès qu’il y avait une vis à changer, un crochet cassé. C’est ma marque de cœur. Ça fait bizarre".
L'usine devrait fermer d'ici fin juillet 2025.
La disparition d’un fleuron
Dans un communiqué publié début avril, le groupe Rossignol avance "une situation difficile" sur le site de Sallanches, causée "par une conjonction d’éléments multifactoriels : des coûts de production élevés liés à une hausse de l’énergie et des matières premières, une productivité qui décroît et un bassin d’emploi concurrentiel, ce qui impacte le maintien du savoir-faire".
Pas de quoi convaincre Annie Laffin, militante socialiste et habitante de la vallée venue soutenir les salariés. "Dynastar c’était le fleuron, l’emblème du ski. Et ils nous ferment l’usine, c’est invraisemblable. Tout ça pour gagner un peu parce qu’en Espagne c’est moins cher. Je trouve que c’est dégueulasse. Dynastar, c’est Chamonix, c’est le Mont-Blanc, c’est la vallée. D’ailleurs, toute la vallée aurait dû se mobiliser, et là, on n’est pas très nombreux…"
Avec cette mobilisation et celles des élus locaux, les salariés de Dynastar espèrent négocier une prime pour "partir dignement".
Komentarze