Tignes : pour préparer l'ouverture le glacier a été bâché

Le glacier de Tignes ouvre dès le mois de novembre, voire d'octobre, si le manteau neigeux est suffisant. Il permet ainsi aux équipes de France de ski de s'entraîner. À l'heure du réchauffement de la planète, cette ouverture anticipée est possible grâce à un important travail de préparation.

Le glacier de la Grande-Motte, perché à 3.656 mètres d'altitude, le pic du domaine, souffre du réchauffement climatique. D'ici cinq ans, il ne devrait plus être possible d'y pratiquer le ski d'été, de fin juin à fin juillet. Emblème de la station située dans le massif de la Vanoise, en Haute-Tarentaise (Savoie), ce glacier est devenu l'un des symboles du changement climatique. Alors, pour retarder l'inéluctable, un énorme travail de préparation de la neige a lieu chaque année, en hiver comme au printemps, pour préparer et conserver la neige.

Dès l'hiver, il faut remplir au maximum les carrières naturelles du glacier. Au printemps, d'immenses bâches géotextile d'environ un centimètre d'épaisseur sont posées sur plusieurs zones. Ces bâches protègent la neige, qui ne fond pas explique Frédéric Bigi, pisteur secouriste et chef du massif de Grande Motte : "Quand on débâche, on arrive à avoir des gros cumuls de neige, actuellement, on arrive à avoir quatre mètres de neige en épaisseur".

Ce phénomène s'appelle le "snow farming", la culture de la neige en somme. Cette technique de conservation de la neige est utilisée par certaines stations de sports d'hiver afin de pouvoir en disposer suffisamment au début de la saison suivante.

"On a perdu 50 mètres de glace en quarante ans"

Sur le tas de la zone de la Combe, les bâches viennent d'être enlevées, ces quinze derniers jours. Bonne nouvelle, la perte est de neige y est minime cette fois encore :"on a perdu à peine 30 % de notre volume initial". Cela permettra une ouverture anticipée du glacier, début octobre, pour les entraînements des équipes de France de ski. Ce système de bâches a été mis en place il y a sept ans, et il y avait urgence :"il y a des endroits où on a perdu 50 mètres de glace en 40 ans, donc ça va quand même très vite", constate Frédéric Bigi.

Au fil des années, d'autres zones du glacier sont devenues critiques et deux autres sites de "snow Farming" ont été mis en place. L'un sur la fin du plateau de Champagny, et l'autre sur la piste de la face pour redescendre au télésiège de Vanoise.