La saison hivernale arrive à grands pas et les stations de montagne s’apprêtent à accueillir dans quelques semaines les futurs skieurs. Dans un contexte général plutôt morose, la montagne garde la tête froide. Même si la hausse des prix, les tensions géopolitiques et la menace de restrictions liées à la crise sanitaire font froid dans le dos, les professionnels ont de quoi rester optimistes pour la saison à venir. Plusieurs études laissent entrevoir une tendance forte d’attractivité de la montagne et du ski.
Une clientèle étrangère frileuse
La société G2A vient de publier les résultats d’une enquête concernant les tendances de cet hiver 2022 en montagne, ainsi que des intentions de départ des étrangers pour la saison hivernale. Cette enquête est menée auprès d’un échantillon de 1065 britanniques, 1085 néerlandais et 1095 belges. Parmi ces trois populations, quatre britanniques sur dix et quatre néerlandais sur dix partiront en vacances entre décembre 2022 et avril 2023, trois se disent encore incertains et trois ne partiront pas. Pour les Belges, trois sur dix se disent partants, quatre sont incertains et trois ne partiront pas.
Concernant le pays de destination favorisé par les personnes sondées, 38% des britanniques opteront pour la France, et 41% des belges privilégieront la France qui est la première destination citée par ces derniers. Les néerlandais quant à eux ne classent la France qu’à la troisième place derrière l’Autriche et la Suisse.
Au niveau du type de destination, de nombreux Belges comptent partir à la montagne. En effet, 26% des belges et 21% des néerlandais iront à la montagne et seulement 9% de britanniques.
Les incertitudes de départs sont assez présentes pour les habitants de ces pays, et certains voyageurs craignent de voir leur pouvoir d’achat se réduire.
CEPENDANT, POUR LES HABITUÉS DE LA MONTAGNE À CETTE PÉRIODE DE L’ANNÉE, LES HABITUDES NE CHANGERONT PAS POUR LA PLUPART
61% des britanniques, 79% des belges et 70% des néerlandais comptent en effet partir en vacances à la montagne cet hiver (enquête G2A).
Une clientèle française attirée par la montagne
L’entreprise G2A a également consulté les français au cours de cette même enquête avec un échantillon de 1098 personnes interrogées. Les français ont une projection similaire vis à vis des intentions de départ lors de la saison hivernale. En effet, quatre français sur dix se disent partants lors de cette période, trois sur dix se disent incertains et trois ne partiront pas.
L’attractivité de la montagne et du ski se confirme et se renforce
La montagne et le ski ont toujours une place particulière pour les français, comme le confirment les données issues du baromètre IPSOS.
PLUS DE HUIT FRANÇAIS SUR DIX DÉCLARENT AVOIR UNE BONNE IMAGE DU SKI
Pour la troisième année consécutive, le baromètre du ski IPSOS interroge un panel représentatif de français(ses), sur l’évolution de l’image du ski et l’attractivité des activités hivernales proposées par les stations de ski françaises, à la demande de France Montagnes, Atout France, L’Agence Savoie Mont Blanc, l’Association Nationale des Maires de Stations de Montagne, le Syndicat National des Moniteurs de Ski Français et Domaines Skiables de France.
La destination privilégiée des français est la France qui dispose de nombreux massifs montagneux et favorise un tourisme national de proximité.
IPSOS révèle que de plus en plus de français se rendent à la montagne l’hiver. En effet, 74% des français fréquentent au moins un massif l’hiver. Cela représente une hausse de 7 points par rapport à 2021. Et de plus en plus de français vont à la montagne l’hiver depuis la crise sanitaire.
Enfin, 94% des français pratiquant du ski ou du snowboard veulent continuer à en faire à l’avenir.
Des clients français motivés mais inquiets
Cependant, G2A indique que les français sont également inquiets concernant la perte du pouvoir d’achat avec 87% des français qui se disent « inquiets » voire « très inquiets ». Les principales préoccupations économiques des français concernent le budget accordé aux vacances et aux loisirs. Malgré cela, de nombreux français se projettent à partir en vacances cet hiver, et en particulier à la montagne.
Interrogé par des représentants de G2A, Alexandre Maulin, Président de Domaines Skiables de France se veut rassurant par rapport à la situation énergétique et économique actuelle : « Ne montrons pas notre peur, c’est le meilleur moyen de faire augmenter les courbes négatives. (Les remontées mécaniques) seront ouvertes, il y a eu un réel travail de pédagogie avec le Gouvernement, nous avons un réel soutien et allons trouver des solutions ».
Un plan de sobriété adopté par les Domaines Skiables de France
Le 6 octobre dernier, Domaines Skiables de France a présenté, avec les autres branches industrielles et touristiques, un plan de sobriété et les engagements des professionnels du secteur des domaines skiables. Ce plan est divisé en deux parties : dans les domaines skiables et dans les locaux tertiaires. Ces engagements sont la continuité des éco-engagements des domaines skiables avec comme actions phares l’éco-conduite des remontées mécaniques, l’arrêt des remontées redondantes ou encore la mesure des hauteurs de neige pour adapter la production de neige de culture.
L’ensemble de actions doit permettre une économie de 10% sans impact significatif pour le client.
Un vent d’optimisme chez les hébergeurs
Au cours d’une deuxième enquête, l’entreprise G2A a consulté cette fois-ci les hébergeurs et tours opérateurs du tourisme de montagne afin de connaître leurs tendances pour l’hiver 2022. 625 hébergeurs et 82 tours opérateurs ont répondu aux questions de G2A. Cette enquête révèle tout d’abord un niveau de confiance assez élevé du point de vue des hébergeurs.
54% DES HÉBERGEURS S’ESTIMENT CONFIANTS ET 12% TRÈS CONFIANTS
De plus, près de trois hébergeurs sur quatre estiment leur situation en termes d’activité comme « bonne ». Cela s’explique par le fait que le niveau de réservation à date est stable et même en avance pour certains hébergeurs. Cette stabilité des réservations est due à une légère hausse des clients européens et français. 26% des hébergeurs estiment qu’il y a une hausse de fréquentation de la clientèle européenne. Cependant, pour de nombreux hébergeurs, il y a une baisse significative des marchés lointains. Les principales raisons de cette baisse des marchés lointains sont sociales et économiques selon les hébergeurs. De plus, des événements tels que le Brexit ont également impacté l’activité de ces derniers.
Enfin, malgré une concurrence en hausse du marché autrichien, la France reste la destination la plus sollicitée auprès des Tours Opérateurs. La France représente 96% de la demande en termes de destinations les plus demandées. L’Autriche représente elle 55% et l’Italie et la Suisse représente 53%.
Des ventes en avance pour le moment
Bruno Clément de la société Mountain Collection et Guillaume De Marcillac de la société Travelfactory ont répondu aux questions des membres G2A. Pour Bruno Clément, les chiffres sont prometteurs mais il ne faut pas s’emballer : « la tendance est bonne avec une belle avance des ventes. Nous sommes lucides, c’est une avance et pas une augmentation. C’est une année spécifique car il y a les Championnats du Monde de ski en France. ». Pour Guillaume de Marcillac, les tendances de la saison sont également positives : « L’automne était attendu avec anxiété pour un certain nombre de raisons conjoncturelles, mais aujourd’hui la vision de la saison est plutôt positive».
Tendances hiver 2022 à la montagne : deux chiffres à retenir
S’il y avait deux chiffres clés à retenir pour cette saison, ce serait…
20,2%. Au 7 octobre 2022, les professionnels de la montagne française affiche une avance des réservations de 20,2%.
1,7%. Toujours à la même date, G2A prévoit une augmentation des nuitées sur l’ensemble de la saison d’hiver 2022-2023 de +1,7%.
Ces deux chiffres, particulièrement encourageants à l’aube de la saison d’hiver, viennent confirmer l’attractivité de la montagne et du ski qui profitent d’une belle cote d’amour auprès des Français. Après une très belle saison d’hiver 2021-2022 pour la plupart des massifs français, on ne peut qu’espérer que cette saison 2022-2023 soit à nouveau à marquer d’une pierre blanche.
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