Et si on recyclait aussi les dameuses de nos pistes de ski ? C'est l'idée de l'entreprise savoyarde Alltracks, basée à Planaise en Savoie. La société présente son produit à l'occasion du salon Solucir, dédié à l'économie circulaire, qui se déroule pendant deux jours à Chambéry.
Elle vivent une seconde vie, loin des pistes de ski ! On connaissait le recyclage des spatules et des planches de snowboard pour en faire des tables ou des bancs, mais figurez-vous qu'on peut aussi recycler les dameuses. C'est l'idée de l'entreprise Alltracks, créée en 2021 et basée à Planaise en Combe de Savoie. Un de leurs modèles est exposé à la Halle Rubanox à Chambéry à l'occasion du salon Solucir dédié à l'économie circulaire, qui se déroule ce mardi et ce mercredi.
En faire un véritable tracteur agricole
"On travaillait tous les deux pour un constructeur de dameuses et on a eu cette idée pendant le Covid, quand les remontées mécaniques se sont arrêtées", explique Renaud Vezier, l'un des deux gérants. "On s'est posé la question de savoir ce qu'on faisait des machines et comment on occupait les gens. Et parmi les solutions qu'on a identifiées, c'était la possibilité de modifier les engins pour les adapter à d'autres applications."
"Étant un passionné des engins de damage et ça m'a vraiment toujours fait mal au cœur de voir un engin découpé au chalumeau sachant qu'il avait fait peut-être un tiers de sa vie", enchaîne Pierre-Yves Prost, l'autre patron, en rappelant au passage que les dameuses sont changées en moyenne tous les sept ans. Celle utilisée pour le salon est une Prinoth Everest de 2014 et la lame qui servait à pousser la neige a été remplacée par un broyeur pour débroussailler les terrains escarpés. "On s'adapte aux demandes du client, mais on est capable d'en faire un véritable tracteur agricole."
"La dameuse fait rêver les gens"
En plus d'être fiable et puissante, la dameuse reconditionnée est aussi plus abordable. "Bien sûr ça dépend des options et de l'usage, mais c'est environ 60 000 euros", confie Pierre-Yves Prost. Soit environ quatre fois moins cher qu'un tracteur neuf de puissance égale. "Ce qui fait vraiment la force de la machine, c'est la faible pression au sol, le fait de ne pas endommager les sols, mais aussi de pouvoir évoluer dans des milieux marécageux et c'est très utile sur les terrains meubles", poursuit Renaud Vezier. Pour le moment Alltracks a modifié cinq dameuses, dont certaines sont utilisées dans le Nord de la France. "La dameuse fait rêver les gens, c'est un véhicule atypique qu'on n'a pas l'habitude de voir en plaine ou dans des exploitations agricoles, donc on est toujours très bien accueilli." En plus, c'est bon pour la planète. Selon les deux gérants, éviter de construire une machine neuve permettrait d'économiser l'équivalent de 55 tonnes de Co2.
Comentários