top of page
Photo du rédacteurArcs 1800

Parc national de la Vanoise, rendez-vous en terre sauvage




Niché entre les vallées de la Tarentaise et de la Maurienne, le Parc national de la Vanoise est l’un des joyaux de Savoie Mont Blanc. Créé en 1963 pour lutter contre la disparition des bouquetins, il est le premier Parc national français créé. Le jumelage avec son voisin italien du Gran Paradiso en fait le plus vaste espace naturel protégé des Alpes occidentales. Randonnée en immersion dans ce territoire sensible et hors du temps. Le grand jardin des français Le refuge-porte de Rosuel marque le point de départ de nombreux itinéraires à travers le massif de la Vanoise. A l’entrée, on peut y lire un texte de Samivel, écrit en 1963, à la création du Parc. A sa manière, cet amoureux des arts et de la montagne souhaite la bienvenue dans ce qu’il désigne comme « le grand jardin des Français ». Le sentier de la boucle du lac de la Plagne par le refuge du Mont Pourri est l’un des plus appréciés pour découvrir cette nature préservée. La randonnée débute par une montée franche dans les mélèzes et s’adoucit à hauteur des lacets de pelouses alpines. Le marcheur reste d’abord les yeux rivés sur ses pieds, en quête de son rythme. Il lève la tête seulement pour voir les sommets lointains ou chercher le bout du trajet. Puis, l’esprit cesse de se concentrer sur le but, pour s’intéresser au cheminement. Le sentier de la boucle du lac de La Plagne par le refuge du mont Pourri est l'un des plus appréciés du Parc. Les sens s’éveillent. L’œil s’attarde sur les papillons qui virevoltent et les fleurs qui s’épanouissent, l’ouïe perçoit le grondement des eaux du Ponthurin en fond de vallée et le sifflement d’une marmotte au loin… Lors d’une halte près d’une cabane au toit de tôle éventré, le concerto d’une volée de petits oiseaux résonne à l’intérieur de cet auditorium de fortune. On reprend la route, l’esprit léger d’avoir assisté à ce moment, simple et intimiste. Pour l'amour de la montagne L'ascension jusqu'au refuge du mont Pourri est récompensé par le panorama des grands sommets de la Vanoise : le dôme de la Sache, la Grande Motte, la Grande Casse, Bellecôte et la pointe de l'Aliet. Un passage à proximité du chalet de la Sévolière est l'occasion de s'attarder sur le culture et le bâti d'alpage, deux éléments forts du patrimoine du Parc. Construction typiquement montagnarde, usage de matériaux adaptés, emplacement choisi avec soin : c'est tout un pan de la mémoire collective que l'on découvre ici. A l'intérieur du refuge, Laurent Julien et Sabrina André accueillent les visiteurs avec le sourire et pour les gourmands, une part de tarte aux myrtilles. Dans la salle commune les grandes tablées facilitent les échanges entre occupants. Familles, randonneurs, trailers, grimpeurs et alpinistes se rencontrent ici. "Ce qui nous rapproche tous, c'est l'amour de la montagne", explique Sandra. Le refuge du mont Pourri Laurent, gardien du refuge du mont Pourri depuis 12 ans. Depuis douze ans, Laurent est l'âme des lieux. Au cours du dîner, il raconte son métier, pas de tout repos, à la fois hôte, bricoleur, cuisinier et gestionnaire. "Le matin, quand je me lève et que je regarde les montagnes par la fenêtre, je sais pourquoi je suis là", confie-t-il. "Vous reprendrez bien un peu de beaufort ? Il vient de la ferme toute proche...." Il est temps d'aller dormir. A l'entrée du dortoir, un écriteau met en garde à propos d'un fléau bien connu des randonneurs : "les ronfleurs". La nuit passée, direction le lac de la Plagne, que l'on devine depuis le refuge. Le sentier balcon traverse une succession de ruisseaux avant de redescendre vers le GR5. Çà et là, des marmottes profitent des rayons du soleil. Peu farouches, elles se laissent facilement approcher par les promeneurs respectueux. Au plan de la Plagne, le Ponthurin serpente à travers un épais tapis verdoyant. Les vaches tarines de Gérard pâturent paisiblement. Un lieu d'introspection Un détour par la cabane des Mindières offre une vue imprenable en surplomb du lac. Le garde-moniteur, Benjamin Plumecocq, répare un panneau sur la terrasse. Son regard brille lorsqu'il parle de son quotidien depuis près de vingt ans. "Pour le randonneur, le Parc est un lieu de découverte de soi", livre-t-il. La plénitude des grands espaces est propice à l'introspection. Le vert émeraude du lac de la Plagne en fait une destination très prisée, accessible à pied ou à dos d'âne. Le retour vers Rosuel longe la rivière. De ce côté du vallon, plus en contrebas, les ruisseaux franchis plus tôt ont laissé place aux cascades. Plusieurs randonneurs ont sorti les jumelles et scrutent ces colonnes d'eau à la recherche du couple de gypaètes barbus qui niche à proximité. Le temps d'échanger quelques mots sur cette nature préservée, le bitume refait son apparition, synonyme de la fin du voyage.

46 vues0 commentaire

Comments


bottom of page