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Le SCoT de Maurienne entièrement annulé à la demande des écologistes


La justice a annulé le schéma de cohérence territoriale de Maurienne, document comprenant plusieurs projets immobiliers et la réalisation d'importantes infrastructures en montagne.


Plusieurs dizaines d'écharpes tricolores pendent à la grille de la sous-préfecture. A Saint-Jean-de-Maurienne, ce 30 juin, une centaine d'élus savoyards sont venus manifester devant le bâtiment officiel. En cause, un sentiment de « mécontentement, désarroi et surprise, pour ne pas dire plus », tempête Yves Durbet, maire de La Tour-en-Maurienne et président du syndicat mixte intercommunal du pays de Maurienne (SPM), regroupant 53 communes de la vallée. Un mois plus tôt, le tribunal administratif de Grenoble a annulé la totalité du Schéma de cohérence territoriale (SCoT) de Maurienne - une des vallées de Savoie, près de l'Italie - approuvé en 2020 par le SPM.


Le document prévoit de créer dix unités touristiques nouvelles (UTN), soit des constructions d'équipements en zone de montagne : 125 hectares d' extension de domaines skiables et 22.800 lits créés au total, cumulant ainsi largement le milliard d'euros de retombées potentielles dans des territoires avoisinant 7.000 euros au mètre carré. Sauf que 6 UTN sont illégales, selon la justice.


Est ainsi déclarée « entachée d'erreur d'appréciation » le projet de création d'un Club Med de 1.050 lits à Valloire sur un « site inscrit », portant ainsi «  une atteinte grave, compte tenu du dimensionnement du projet, et irrémédiable aux milieux naturels » à une zone « dépourvue de construction, boisée et comprenant des espèces protégées ».


« Dix ans de travail »


« Le SCoT représente dix ans de travail. Dans le respect de l'indépendance de la justice, nous nous étonnons de l'annulation totale alors que le tribunal administratif n'a regardé que le volet touristique », regrette Yves Durbet. L'élu pointe notamment des aménagements entravés dans la vallée, comme pour la zone d'activité Alp'arc visant à drainer des centaines d'emplois. « En montagne, alors que nous ne pouvons inciter sans contraindre les propriétaires de lits froids [résidences secondaires restant inoccupées la majeure partie de l'année, NDLR], on nous reproche la création de nouveaux lits », ajoute-t-il : « Le Club Med de Valloire est aussi démoli, alors même qu'il y a un engagement d'exploitation été comme hiver. »


Les gros tourments des petites stations


« Pas ce lieu, pas cette ampleur, pas cette nature », cingle Vincent Neirinck de Mountain Wilderness, l'une des associations requérantes - avec France Nature Environnement Auvergne-Rhône-Alpes et Savoie, Valloire Avenir et Nature. « Il s'agit d'un projet complètement autarcique, sans aucun attachement au village. »


D'un point de vue général, il fustige « des projets à côté de leur territoire et d'un autre siècle », déconnectés de l' évolution déclinante du ski et des enjeux climatiques. Si le représentant associatif concède des aspects positifs dans le SCoT, « tout était trop imbriqué » selon lui, justifiant ainsi la demande d'annulation totale, qu'a donc suivie la justice. Les mêmes associations avaient déjà obtenu la suspension en 2021 de 7 des 10 UTN prévues.


De son côté, le SPM devrait décider dans les prochains jours s'il fait appel ou non de la décision judiciaire : « En parallèle, nous lançons déjà un nouveau SCoT pour tenir compte des remarques du tribunal et intégrer les évolutions législatives liées à la loi Climat et résilience », détaille son président. « Notre manifestation avait aussi pour but de demander à l'Etat son aide à l'élaboration de ce futur SCoT. »

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