Ouverte sur les nouvelles glisses, cette station familiale des Alpes du Nord dotée d'un domaine skiable reliant la France à l'Italie réussit à séduire les skieurs de tous niveaux.
La Rosière ne manque pas de personnalité, accueillante, sûre d'elle, et du genre indépendante. Son passé explique en partie ces traits de caractère. Lorsqu'au sortir de la Seconde Guerre mondiale sont lancés les grands projets de stations de sports d'hiver des Alpes françaises, La Rosière ne fait pas partie des priorités. Au prétexte fallacieux que le site est dangereux, sujet à de fréquentes avalanches, édiles et responsables de l'époque laissent un temps de côté cette partie de la vallée.
Alors, au début des années 1960, les habitants de la commune de Montvalezan prennent eux-mêmes en main leur destin. Visionnaires, ils imaginent une station qui propose de skier à la fois en France et en Italie, avec le col du Petit-Saint-Bernard en guise de trait d'union. Une sacrée bonne idée qui reste aujourd'hui un atout majeur. Le petit village ne s'endort toutefois pas sur ses lauriers, loin s'en faut. La mise en service de remontées mécaniques rapides et la construction de nouvelles résidences de standing n'échappent à personne.
Les familles nombreuses disposent désormais de locations modernes, spacieuses et confortables. D'un point de vue glisse, l'heure est au freestyle: les démonstrations sur tremplin réalisées par les moniteurs sur la petite place des Eucherts sont là pour bien montrer que la station est en première ligne pour initier les plus jeunes (et éventuellement leurs aînés) aux joies des skis à doubles spatules. De quoi plaire à une clientèle très fidèle composée de Français, de beaucoup d'Anglais, de Néerlandais et d'Italiens.
• De la Tarentaise au Val d'Aoste
La Rosière, située à 1 850 m, bénéficie d'un domaine skiable franco-italien unique: l'espace San Bernardo et ses 160 km de pistes. D'un côté, les pistes françaises, longues et plutôt douces - un petit paradis pour skieurs de niveau intermédiaire -, aux départs de la station de La Rosière, ou des Eucherts, quelques centaines de mètres plus loin (les deux sites sont en permanence reliés par une navette gratuite). L'installation de deux télésièges débrayables a mis un terme aux longues files d'attente. Durant la semaine qui connaît la plus forte activité (la deuxième des vacances de Noël), nul ne patiente plus de trois minutes aux heures de forte affluence. Contrairement à la plupart des stations de la vallée, la partie française du domaine bénéficie d'une exposition sud fort appréciable. À moyen terme, il est question d'une extension significative du domaine français. Mais les locaux restent prudents sur le sujet. Côté Val d'Aoste, accessible par le téléski de Bellecombe, les pistes s'avèrent plus sportives, plus pentues et techniques. Les versants italiens qui mènent à la station de La Thuile, majoritairement tournés vers le nord, garantissent une excellente qualité de neige.
• Petites et grosses faims
La sortie en Italie, riche d'un point de vue sportif, passe aussi par quelques haltes dans des restaurants d'altitude à la très bonne réputation, comme Lo Riondet, accessible uniquement à skis, réputé pour sa polenta et ses gibiers. Pour bien profiter de la table et de la piste, mieux vaut prévoir une journée complète. Côté français, le tout récent L'Antigel, restaurant d'altitude panoramique - où l'on se rend en ski la journée, en chenillette le soir -, se montre parfait pour profiter du coucher du soleil en dégustant une raclette. Aux Eucherts, pour un bon plat servi rapidement, ne pas hésiter à pousser la porte du Flocon (04 79 07 54 46), carte sérieuse et service efficace.
• L'accueil repensé
Parce qu'il est toujours agréable - et prudent - de disposer de quelques repères quand on découvre un site, l'École du ski français locale propose une visite gratuite de La Rosière. Ainsi, possibilité est donnée, après inscription sur Internet, de parcourir en groupe la station, accompagné de moniteurs. Au programme: présentation des pistes, découverte du relief, mais également de la faune et de la flore locales. Le patrimoine culturel n'est pas oublié, avec ses multiples chapelles, et l'étonnant site du Fort de la Redoute Ruinée, à la frontière franco-italienne, théâtre d'affrontements intenses entre les troupes françaises et celles de Mussolini en 1940, puis entre l'armée de libération et la Wehrmacht.
• Hébergements grand format
Les amateurs de sports d'hiver souhaitent plus que jamais séjourner dans de grands appartements de bon standing, et La Rosière suit avec application le mouvement. Ces dernières années, les constructions de chalets en pierre de belle facture, avec toitures en lauzes, se sont enchaînées (notamment aux Eucherts). Ces réalisations sont composées d'appartements susceptibles d'accueillir dix à douze personnes dans les meilleures conditions (chambres avec salle de bains individuelle, espace sauna…).
• Au-delà du ski
Outre les différentes propositions liées au ski (stages de freestyle, de grand ski, ski de randonnée, héliski…), les écoles de La Rosière, ESF et Évolution 2 proposent raquette, sorties en traîneaux à chiens, snowkite, plongée sous glace, initiation à la conduite automobile sur glace… Les activités dépassent le cadre de la glisse classique. Avec les beaux jours, la petite reine reprend ses droits. Les routes à lacets superbes qui montent à la station accueilleront d'ailleurs au moins d'août prochain une étape du Tour de l'avenir. D'aucuns imaginent déjà recevoir le Tour de France.
• Y aller
Voiture: autoroute jusqu'à Albertville. Voie rapide jusqu'à Moûtiers. Route nationale jusqu'à Bourg-Saint-Maurice. Puis accès par la RD 1090.
Train: gare de Bourg-Saint-Maurice.
Avion: aéroports de Lyon Saint-Exupéry, de Genève ou de Chambéry.
Autocar: depuis la gare de Bourg-Saint-Maurice et les aéroports de Lyon, Chambéry et Genève. www.altibus.com
• Écoles de ski
ESF (tél.: 04 79 06 81 26 et www.esflarosiere.com). Évolution 2 (tél.: 04 79 40 19 80 et www.evolution2larosiere.com).
• Se renseigner
Office de tourisme de La Rosière (tél.: 04 79 06 80 51 et www.larosiere.net).
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