Hautecombe : un joyau préservé sur les rives du lac du Bourget

Posée comme un écrin sur les eaux du lac du Bourget, l’abbaye de Hautecombe fascine autant par son architecture gothique que par l’histoire des communautés religieuses qui l’ont façonnée et protégée. Véritable trésor de la Savoie, ce site unique allie mémoire spirituelle et héritage artistique.

Aux origines, les cisterciens

L’abbaye est fondée au XIIᵉ siècle par des moines cisterciens venus de Clairvaux. Attirés par ce site isolé et propice au recueillement, ils y développent rapidement une communauté rayonnante, tournée vers la prière mais aussi la mise en valeur des terres alentour. Dès le Moyen Âge, Hautecombe devient un centre spirituel majeur et la nécropole des comtes de Savoie.

Les siècles de bouleversements

À partir du XVe siècle, l’abbaye connaît des périodes de déclin. Si elle reste un haut lieu de sépulture princière, les guerres et les changements politiques fragilisent la communauté. La Révolution française marque une rupture brutale : les moines sont chassés, les bâtiments partiellement détruits et l’église transformée en fabrique de faïence.

La renaissance au XIXᵉ siècle

Le destin de Hautecombe bascule en 1824 grâce au roi Charles-Félix de Savoie. Soucieux de redonner vie au lieu, il entreprend une restauration ambitieuse dans un style néo-gothique et confie l’abbaye à des cisterciens italiens. Cette renaissance marque le retour de la prière et redonne à Hautecombe son rôle de nécropole dynastique.

Les communautés gardiennes du patrimoine

Depuis, plusieurs communautés se sont relayées pour entretenir et animer l’abbaye : cisterciens, bénédictins, puis la communauté du Chemin Neuf au XXᵉ siècle. Chacune, à sa manière, a contribué à préserver les pierres, les fresques et l’esprit d’accueil du lieu. Grâce à cette vigilance, Hautecombe a traversé les siècles sans perdre sa vocation spirituelle ni sa valeur patrimoniale.

Une mémoire qui parle encore

Aujourd’hui ouverte aux visiteurs, l’abbaye attire par son décor gothique flamboyant autant que par son atmosphère de recueillement. Ses nefs, ses cloîtres et ses tombeaux racontent l’histoire d’un site jamais abandonné, toujours relevé par la foi et la détermination des communautés qui l’ont habité. Hautecombe n’est pas seulement un monument classé : c’est un héritage vivant, où se conjuguent histoire, foi et beauté.