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Alpe du Grand Serre : la contribution de l'état seul espoir des habitants

  • Photo du rédacteur: Arcs 1800
    Arcs 1800
  • il y a 1 jour
  • 3 min de lecture

"On est en train de tuer une station et un village" : à l'Alpe du Grand Serre, tristesse et colère après l'annonce de la fermeture

Malgré des menaces de fermeture, la station de l'Alpe du Grand Serre avait ouvert à l'hiver 2025 et avait réalisé une saison positive.


Après une longue période d'incertitudes, la station de l'Alpe du Grand Serre (Isère) devrait finalement fermer à partir de septembre 2025. Les professionnels et habitants du village accusent le coup. Mais certains veulent croire à un dernier sursaut d'ici le 10 juillet.


Frédérique a tout lâché pour venir s'installer à l'Alpe du Grand Serre. Originaire de Cambrai (Nord), elle a quitté son travail il y a plus de 4 ans pour reprendre, avec son mari, la petite épicerie Sherpa de la station de ski iséroise. Ce mardi, elle a appris avec colère et tristesse la fermeture annoncée du domaine skiable de moyenne montagne, après plusieurs années d'incertitudes.


"Cette décision nous tue, lâche-t-elle. On était tous les deux salariés, on avait un beau métier avant d'arriver ici. On est tombés sous le charme de cette station. On a vendu tout ce qu'on avait dans le Nord pour investir ici. On a des crédits en cours et là, on nous dit qu'on va tout perdre."


La décision, annoncée conjointement par la communauté de communes de la Matheysine et la Sata Group, a acté la mise en sommeil des remontées mécaniques. Pour Frédérique, cela signifie la fin de la saison de ski. Or, la commerçante tirait selon elle près de 70 % de son chiffre d'affaires de la période hivernale.


D'après Frédérique, tous les commerces du village seront affectés : "Nous sommes basés sur la saison d'hiver. Sans elle, c'est clair, net et précis : on ne tiendra pas. On est en train de tuer une station complète et tout un village, puisque nous allons tous fermer. Il n'y en a pas un qui va résister. Ce n'est pas possible."


"C'est brutal"

Pull de l'ESF noué autour du cou, Julie a encore des trémolos dans la voix : "C'est compliqué. Nous avons appris cette décision par communiqué de presse. C'est assez brutal pour nous, après tout ce qu'on a vécu, tout ce qu'on a traversé. On essaye de rebondir, de chercher de nouvelles pistes... Mais c'est un coup de massue."


La jeune femme fait partie des 25 moniteurs de l'Ecole du ski français de l'Alpe du Grand Serre. Tous ont un lien fort avec la station. Et tous vont devoir retrouver un nouvel équilibre : "On a tous grandi ici. On a tous appris à skier ici. On est attaché à ce domaine, on a envie de le transmettre à toutes les générations futures. Sans le ski, on ne sait pas comment développer les finances de la station. Déjà qu'avec le ski, c'était compliqué. Là, sans cette activité, ça va être difficile."


Cédric Fraux, agriculteur local, est également moniteur lors de la saison hivernale. Après avoir été "sous le choc de l'annonce", il se veut encore optimiste. "Nous sommes montagnards : tant qu'on n'est pas en haut de la montagne, on continuera à grimper. On va essayer de se remobiliser. On sera solidaire", glisse-t-il. Et il n'est pas le seul à vouloir y croire, puisque la date butoir pour boucler la procédure de Délégation de service public (DSP) et son plan de financement est fixée au jeudi 10 juillet prochain.


Un mince espoir ?

Il reste donc deux semaines aux acteurs de l'Alpe du Grand Serre pour trouver une issue inespérée. Et de nombreux regards se tournent vers l'État. "Il y a un grand absent autour de la table sur le financement de ce projet, c'est l'État. Ce coup de pouce aurait pu nous aider", constate Coraline Saurat, présidente de la communauté de communes. "Sans investissement, faire fonctionner la station n'est plus possible. Le déficit est trop important à couvrir. Depuis 2017, nous avons mis près de 3 millions d'euros dans la station pour la faire fonctionner et nous avons eu 40 ans de mauvaises décisions à rattraper, puisque nous avons eu à régulariser des opérations s'élevant jusqu'à 8 millions d'euros."


Présente à l'Alpe du Grand Serre, la députée Marie-Noëlle Battistel (PS), espère également que l'État rejoindra l'équation d'ici le 10 juillet : "Tout dépend de la capacité de l'État à apporter une contribution à la hauteur des enjeux. Le Département et la Région avancent 2 millions d'euros chacun. Il faudrait, a minima, que l'État fasse la même chose. Oui, j'ai envie de rester optimiste, mais je ne peux pas répondre à la place de l'État." Si rien ne bouge d'ici deux semaines, les élus communautaires voteront l'abandon de la procédure de DSP, et donc la fin de l'exploitation des remontées mécaniques.

 
 
 

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