Téléphérique de l'Aiguille du Midi : 70 ans de records
- Arcs 1800
- 17 juin
- 4 min de lecture

Construction, record, histoire : cinq choses à savoir sur le téléphérique de l'Aiguille du Midi qui fête ses 70 ans
Le téléphérique de l'Aiguille du Midi (Haute-Savoie) fête ses 70 ans d'existence au mois de juin 2025.
Le téléphérique de l'Aiguille du Midi célèbre, en ce mois de juin 2025, ses 70 ans d'existence. L'occasion de revenir sur l'histoire de cette remontée mécanique aux portes du mont Blanc.
Une prouesse d'ingénierie, un monument touristique de la région et une porte d'entrée vers la haute montagne. Le téléphérique de l'Aiguille du Midi, qui relie la vallée de Chamonix à un piton rocheux à 3 777 mètres dans le massif du Mont-Blanc, fête ses 70 ans en cette fin du mois de juin. Voici cinq choses à savoir sur l'histoire de la remontée mécanique la plus haute d'Europe.
Un "téléférique" avant le téléphérique
Pour comprendre ce qui a poussé l'homme à construire une remontée mécanique à près de 4 000 mètres d'altitude, il faut remonter au XIXe siècle. Les Alpes sont alors un grand terrain d'exploration. Nombre d'alpinistes français et étrangers s'aventurent en haute montagne pour réaliser les premières ascensions du massif. Le sommet du mont Blanc est atteint en août 1786. Mais une certaine Aiguille, celle du Midi, est, elle, encore inexplorée.
En 1818, le poète polonais Antoni Malczewski et six guides chamoniards (dont Jacques Balmat qui fut un des deux premiers en haut du mont Blanc) parviennent à réaliser la première ascension de la face Nord de l'Aiguille du Midi. Le sommet devient alors un objectif important pour les alpinistes en raison de son accès à la haute montagne.
Près d'un siècle plus tard, en 1905, l'idée d'un téléphérique commence à germer. La construction d'un premier "téléférique" débute en 1909 et celui-ci parvient à être inauguré à temps pour les premiers Jeux olympiques d'hiver organisés à Chamonix en 1924.
Un premier tronçon mène jusqu'à 1 690 mètres d'altitude. Un deuxième, terminé en 1927, permet d'aller à 2 404 mètres. Un dernier doit voir le jour jusqu'au col du Midi à près de 3 558 mètres. Mais au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et face à d'importants problèmes de sécurité, le projet est abandonné. Seuls des câbles électriques et des monte-charges sont installés, avant que la construction de cette troisième gare ne soit avortée.
Brièvement le plus haut téléphérique au monde
Malgré l'échec du "téléférique", le projet se poursuit. Un nouveau tracé, plus direct, est alors esquissé depuis la gare actuelle de Chamonix. Débutée en 1951, sa construction est facilitée par l'exploitation du "téléférique" et se termine en 1955.
Le téléphérique de l'Aiguille du Midi, qui mène à 3 777 mètres, est alors la plus haute remontée mécanique au monde. Mais il est détrôné quelques années plus tard, au début des années 1960, par le téléphérique de Merida, au Venezuela, qui amène ses passagers à 4 765 mètres.
"Les araignées du ciel"
À l'époque, aucun hélicoptère n'était assez puissant pour aider les ouvriers dans leur chantier. Il a donc fallu compter sur le fastidieux travail des "araignées du ciel" pour monter un câble-test de plus d'une tonne jusqu'au lieu de la gare d'arrivée.
Dans un premier temps, le câble était acheminé par le monte-charge du "téléférique" à près de 3 558 mètres. Puis, chaque homme partait avec une bobine de 30 kg sur le dos pour rejoindre le sommet. Les morceaux étaient ensuite raboutés sur place.
Ces "araignées du ciel", considérées autant comme des montagnards que comme des ouvriers, font désormais partie de l'histoire de la vallée chamoniarde. La dernière d'entre elles, Bernard Borgarelli, est décédée en 2019 à l'âge de 91 ans.
Un panorama et un point de départ
Plus de 800 000 touristes se pressent, chaque année, en haut de l'Aiguille du Midi. Ce qui fait de la remontée mécanique, une des principales attractions touristiques de la région. D'en haut, les touristes ont une vue imprenable sur les principaux sommets du massif du Mont-Blanc. Ils peuvent également distinguer la pointe Helbronner, qu'il est possible de rejoindre via les télécabines du Panoramic.
Le téléphérique de l'Aiguille du Midi et ses coulisses (Archives du 08/2020) • ©FTV
Mais outre le panorama, l'Aiguille du Midi est un point de départ pour de nombreuses courses d'alpinisme, à commencer par l'ascension du mont Blanc par la voie des 3 Monts (mont Blanc du Tacul, mont Maudit et mont Blanc). Un itinéraire légèrement plus physique que la voie normale, qui débute depuis le refuge du Nid d'Aigle (2 412 m), sur la commune de Saint-Gervais-les-Bains.
Un téléphérique soumis aux éléments
Soumis aux vents, à la neige et au gel, le téléphérique de l'Aiguille du Midi est occasionnellement fermé, encore de nos jours, en cas d'importantes rafales. Cette exposition aux éléments nécessite une grande surveillance. La remontée mécanique a ainsi connu de nombreuses rénovations à partir des années 1970. Elle fut entièrement rénovée en 1990 et 1991.
Mais son exposition est aussi un cadre idéal pour les recherches scientifiques. Construit dans les années 1930, le refuge des Cosmiques (3 613 m), proche de la gare d'arrivée de l'Aiguille du Midi, sert de laboratoire d'études des rayons cosmiques. Ces études ont été stoppées, mais son sous-sol héberge toujours des activités de recherches menées en partenariat avec le CNRS.
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