Arcs 1800
Survie sur les pistes : Les chances sont plus élevées qu'en ville

En Savoie et Haute-Savoie, les pisteurs secouristes ont une organisation exemplaire, quasiment unique, avec de très bons résultats pour les victimes. Explications.
Sur une piste de ski, quand quelqu’un fait un arrêt cardiaque, il faut à peine plus de 7 minutes pour bénéficier d'un premier choc électrique externe (l’utilisation d’un défibrillateur). C'est 14 minutes en moyenne en ville, selon une étude du Samu réalisée sur l'ensemble de l'arc alpin, et que France Bleu Pays de Savoie a pu consulter. Pour obtenir ce résultat, les pisteurs secouristes ont été précurseurs dans de nombreux domaines. Par exemple, ils ont mis en place, très tôt et de façon massive, les défibrillateurs semi-automatiques sur les postes en haut des domaines skiables.
Des délais diminués sur toute la chaîne de secours
"Cela paraît logique, c’est la configuration des domaines skiables qui veut ça. Gravitairement, on accède beaucoup plus vite aux victimes. Nous n’avons qu’à descendre à leur rencontre" raconte Benjamin Blanc, un des responsables de l'association nationale des directeurs des services des pistes. Autre chiffre impressionnant : la moyenne de temps entre la prise d’alerte et l’arrivée d’un pisteur secouriste auprès de la victime est comprise entre 3 et 7 minutes.
"La survie à 30 jours chez les patients sur piste est significativement plus élevée que celle de la population en générale" - Samu 73
La conclusion du Samu qui a réalisé cette étude est sans équivoque. "Ces bons résultats s’expliquent par la réactivité de la chaîne de secours, de la défibrillation précoce et du massage par les témoins, en passant par le délai d’intervention non augmenté, jusqu'à l'évacuation vers des centres de référence", résume le docteur Pascal Usseglio, patron du Samu 73-Centre 15. "Mais ces bons résultats s'expliquent également par une population active (les skieurs) en meilleure santé que la population générale".
"Je leur dois tout" - Jessica, la miraculée du Salève
Pour cette journée spéciale Sauveteurs sur France Bleu, nous avons retrouvé "la miraculée du Salève" qui n'en finit pas de remercier ses sauveteurs. Elle le dit et le répète, "je ne les oublierai jamais, je leur dois tout". En octobre 2022 dans le massif du Salève, au dessus du Léman, Jessica a fait une chute vertigineuse. Elle tombe de 60 mètres au pied d’une barre rocheuse. Invisible depuis l'hélicoptère, Dragon 74, les sauveteurs l’ont cherché pendant 75 minutes : "ils ont fait un boulot magnifique, ils m’ont cherchée, ils m’ont soignée, ils m’ont rassurée. Et après, quand j’étais hospitalisée, ils ont pris de mes nouvelles". "J’ai toujours eu beaucoup d’estime pour leur travail, mais aujourd’hui, je sais que me souviendrai tout le temps d’eux, ils ont ma reconnaissance éternelle !".
Polytraumatisée après cet accident, Jessica a repris le travail il y a 15 jours seulement. Mais elle n'a pas attendu tout ce temps pour retrouver, recontacter et retourner voir ses sauveteurs. "C’était important pour moi, et pour eux aussi finalement. Ils m’ont avoué que c’était plutôt rare que les victimes reprennent contact avec eux".