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Stations vertueuses : elles préservent la biodiversité et les glaciers


Quelles sont les stations de ski qui s'engagent pour préserver les glaciers et écosystèmes alpins ? À travers l'Europe, elles sont une poignée à afficher une volonté de légiférer et d'agir en imaginant de nouveaux modèles et initiatives.


1. Val d'Isère et les Arcs, biodiversité de haute montagne

Où : France (Alpes)


Démarche : préserver le tétras lyre


Située en bordure du parc national de la Vanoise, des réserves naturelles de Baillettaz et de la Grande Sassière mais aussi du biotope du Grand Pré et du col de l'Iseran, les stations sont engagées dans la protection de la biodiversité de haute montagne qui représente plus de 60% de leur territoire.



Depuis 2014, ADS et Val d'Isère Téléphériques disposent d'un programme d'observation de la faune et la flore sur le domaine skiable pour préserver les milieux sensibles, tandis que la société participe aussi à la protection du tétras lyre, à travers de nouvelles zones protégées, avec le parc de la Vanoise, la Régie des Pistes et la Mairie de Val d'Isère et celle de Bourg-Saint-Maurice. Engagées dans une démarche écologique globale, les stations estampillées « Flocon vert » ont ouvert un Laboratoire Développement Durable s'appuyant sur Lucie 26000, premier label d'engagement en responsabilité sociétale, dédié aux collectivités valdisere.com lesarcs.com



2. Méribel, cap sur le centenaire

Où : France (Alpes)


Démarche : réduire l'impact du tourisme


Toutes les initiatives à Méribel sont tournées vers 2038, année qui marquera les 100 ans de la destination. Autant d'actions menées avec les gestionnaires d'espaces naturels (ONF et Parc National de la Vanoise), institutionnels (dont l'Université de Savoie-Montblanc) et acteurs économiques. Leur objectif ? Engager l'ensemble du territoire pour répondre aux défis environnementaux et sociétaux. Un premier plan opérationnel, s'étendant de 2022 à 2025, comprend d'ores et déjà 100 actions pour la préservation de la nature, la réduction du bilan carbone et de l'impact de l'activité́ touristique, tout en favorisant le lien social. De cette initiative est née la Maison de la Réserve au Plan de Tueda, une centrale solaire de 400 m2 sur le Saulire Express et des actions pour accélérer la mobilité douce et étendre les horaires des télécabines. Enfin, une convention Avifaune a été signée pour protéger quatre espèces remarquables : le tétras-lyre, le lagopède alpin, la perdrix bartavelle et l'aigle royal. meribel.net/


3. Courmayeur, l'avenir des glaciers

Où : Italie (Alpes)


Démarche : créer un centre de recherche


À Courmayeur, préserver les glaciers du Mont Blanc et la haute montagne est une priorité. Grâce au téléphérique SkyWay, à la compagnie des guides de Courmayeur et à Grievel - société de crampons de la vallée d'Aoste -, les restes d'anciennes remontées mécaniques d'été, enfouies dans les crevasses du glacier à plus de 3.400 m, sont aujourd'hui démontés et redescendus. Soit près de trois tonnes collectées chaque année.


Les vallées du Val Veny, une réserve biologique, et du Val Ferret, ont aussi été fermées aux voitures par la mairie, les transports publics prenant désormais le relais. Enfin, avec 1,5 million d'euros de fonds européens alloués, le Courmayeur Climate Hub se déploie comme un centre de recherche ouvert au public, consacré à la haute montagne. Une fois par an, un sommet réunissant des scientifiques paneuropéens vise à créer un cadre scientifique et juridique pour protéger et préserver les glaciers.



4. Peyragudes, miser sur la diversification

Où : France (Pyrénées)


Démarche : restreindre le nombre de véhicules


Dans la vallée du Luron, Hautes-Pyrénées, la station de Peyragudes fait figure de pionnière depuis une cinquantaine d'années : elle mène une politique touristique qui bénéficie à l'ensemble du territoire - primée en 2019 par la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur, dans la catégorie « Ecosystème territorial ». Misant sur la diversification, elle investit pour sortir du « tout sport d'hiver », élargir son attractivité toute l'année et atteindre 30 % d'activités hors ski d'ici 2030 (contre 3 % en 2019).


En parallèle, la télécabine Skyvall permet de réduire drastiquement le nombre de véhicules dans la vallée, moins 40.000 par an, tandis que l'offre pour voyager en bus s'accroît. Enfin, les éco-engagements municipaux sont nombreux : suivi du bilan carbone de la station, pilotage d'un plan RSE novateur, installation d'un éclairage public qui s'adapte à la fréquentation touristique et projets de re-végétalisation. peyragudes.com/fr


5. Zermatt, un temps d'avance

Où : Suisse (Alpes)


Démarche : assurer l'autosuffisance énergétique


Mondialement connue comme une station sans véhicules, Zermatt fait figure de pionnière en matière de responsabilité environnementale. Loin de se reposer sur ses acquis, elle continue d'innover avec pour objectif de laisser aux générations futures des paysages intacts. Déjà autosuffisante en énergie verte grâce au solaire et à l'hydraulique, Zermatt investit plus de 1 million d'euros par an pour moderniser ses infrastructures, mieux gérer ses déchets, définir des zones de tranquillité pour le gibier et des réserves de faune inaccessibles aux hommes comme aux skieurs hors-pistes. Mais aussi légiférer pour une utilisation responsable de l'eau et réduire l'impact des achats touristiques en privilégiant des produits locaux.



6. Pitztal et Ötztal, les habitants plus forts que les promoteurs

Où : Autriche (Alpes)


Démarche : organiser un référendum local


Le projet de relier les deux stations entre les vallées de Pitztal et Ötztal sur le glacier de Pitztal, l'un des plus hauts et vastes en Europe, n'aura pas lieu. De nombreuses voix s'y sont opposées à travers le Tyrol (170.000 signatures contre), rejointes par Patagonia qui, avec le tournage du film indépendant Vanishing Lines, tire la sonnette d'alarme sur la fragilité des glaciers. À l'heure où la haute montagne est en danger, comment peut-on envisager que des promoteurs misent sur l'expansion des stations de sports d'hiver et de leurs infrastructures ? La société civile a plaidé pour préserver - à tout prix - les derniers espaces alpins et glaciaires vierges. Une action civile remportée par les amoureux de la nature et des grands espaces.

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