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Stations de ski : comment avancer sur les engagements écologiques



Porter un nouveau regard sur la montagne pour mieux la comprendre et profiter de ses immenses ressources : tel est le défi que s’étaient lancés les exploitants de domaines skiables il y a tout juste 2 ans lors du Congrès de Grenoble en mettant en place une feuille de route ambitieuse de 16 éco-engagements en faveur de la réduction des émissions de CO2 et d’une neutralité carbone en 2037.


Cette initiative pionnière et insolite a été enclenchée de manière collective par toute une branche professionnelle. Du jamais vu en France, d’autant que les exploitants des remontées mécaniques sont depuis longtemps fortement impliqués dans une transition énergétique qui doit leur permettre d’optimiser leur outil, et de maintenir une économie compétitive.

A l’occasion du Congrès des Domaines Skiables de France à Lyon les 29 et 30 septembre derniers, la filière dresse un premier bilan de ces éco-engagements.


Une marche accélérée vers la neutralité carbone

En 2019, plus de 80% de notre énergie consommée dans le monde provenait de combustibles fossiles. Si la nécessité de s’acheminer vers une neutralité carbone était une évidence en 2020, deux ans après, elle devient une urgence. Une urgence liée à la question des coûts de l’énergie et à la place importante qu’occupe cette énergie dans l’industrie des remontées mécaniques. Une composante stratégique d’autant qu’en France, environ 70 % des stations de sports d’hiver renégocient leur contrat triennal avec les fournisseurs d’énergie cet automne.


Déploiement d’un bilan carbone dans tous les domaines skiables

Bien que la fermeture complète des stations de ski françaises durant l’hiver 2020/2021 ait retardé de plus d’un an le démarrage de cette feuille de route environnementale, 11% des domaines skiables ont déjà mis en place leur bilan carbone, et ils seront 36% à la fin de cette année 2022.


Les domaines skiables dament les pistes et le pion !

Les remontées mécaniques fonctionnant à l’électricité, ces dernières sont considérées comme « décarbonées ». À l’heure du bilan carbone, plus de 90% des émissions de gaz à effet de serre (GES) des domaines skiables sont liées à l’usage des engins de damage fonctionnant au gasoil. Les efforts pour atteindre la neutralité carbone s’orientent aujourd’hui vers l’innovation technologique relative au damage, et deviennent l’un des éco-engagements forts de DSF. De nombreux gestionnaires de domaines skiables ont déjà beaucoup avancé sur leur sobriété énergétique.


La dameuse à hydrogène

Abandonner les énergies fossiles pour réduire les gaz à effet de serre implique le développement des énergies renouvelables. Parmi celles-ci, la dameuse à hydrogène est donc l’un des chevaux de bataille de DSF qui a fortement poussé les constructeurs à investir dans cette technologie. Après des années de développement, les grands constructeurs historiques ainsi qu’un nouveau groupe industriel français testent en conditions réelles des dameuses à hydrogène. Cet hiver, plusieurs stations de ski françaises se sont portées volontaires pour cette expérimentation.


La dameuse électrique

L’alternative électrique est également étudiée de près par les domaines skiables et les constructeurs. La Compagnie des Alpes s’est d’ailleurs engagée dans un programme d’innovation 100% français « Made in Alpes » développé par CM DUPON, une entreprise familiale iséroise et seul fabricant français de dameuses. Toujours dans les Alpes, la station de Val Cenis acquiert pour la première fois une dameuse électrique de série, commercialisée par le constructeur italien Prinoth.


En complément de ces dispositifs d’innovation technologique, la formation à l’éco-conduite fait partie des mesures phares mises en œuvre par les stations. A ce jour, 53% des conducteurs d’engins de damage sont formés à l’éco-conduite des engins de damage. Une méthode qui permet d’abaisser de 5 à 10% la consommation de gasoil et les émissions de carbone.


Éco-engagements : une optimisation des infrastructures

Du côté des remontées mécaniques, 53% des conducteurs de téléportés sont aujourd’hui formés à l’éco-conduite, et participent à une baisse des consommations électriques de 10 à 20%.


L’utilisation raisonnée des remontées mécaniques permet également à 92% des domaines skiables ayant des remontées mécaniques redondantes (soit 64% des opérateurs) de les fermer afin de réduire la consommation énergétique. En 2021/2022, cela a représenté au moins 249 remontées mécaniques et 5.053 journées de fermeture.


La production de neige de culture est également optimisée grâce à l’installation de systèmes GPS de mesure de la hauteur de neige, permettant aux stations d’adapter leurs plans d’enneigement en prenant en compte les hauteurs de neige réelles pour planifier leur production. Ces mesures précises permettent également aux engins de damage de réduire le nombre de passage, et par conséquent la consommation énergétique. En 2022, parmi les domaines skiables possédant au moins 6 engins de damage, 89% optimisent la production de neige en mesurant précisément les hauteurs de neige en différents points du domaine.


Le dispositif d’élimination des remontées mécaniques obsolètes a lui aussi débuté en 2021 avec le démontage d’un premier téléski au village de Saint-Jean-de Sixt en Haute-Savoie et de la gare de départ du téléski Basse des Feignes à la Bresse dans les Vosges. Le démontage des installations obsolètes se poursuit en 2022 avec le démontage du téléski à perches des hameaux de Mappenaz et du Mont Piton situé sur la commune de Thorens-Glières en Hautes-Savoie, qui aura lieu le 5 octobre prochain.


Une montagne de mesures sans impact majeur pour le client

La mise en œuvre de ces éco-engagements s’accompagne d’une volonté clairement affichée de ne pas impacter la qualité de l’expérience Client.


« LA SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE NE SE FERA PAS AU DÉTRIMENT DE L’EXPÉRIENCE CLIENT, CAR LES DOMAINES SKIABLES SONT DE VÉRITABLES POUMONS ÉCONOMIQUES DE NOS VALLÉES »

, a rappelé Alexandre Maulin, Président de Domaines Skiables de France.


Chaque domaine skiable s’affaire donc à chercher et appliquer les meilleures solutions possibles. La baisse de la vitesse d’un télésiège débrayable ou la suppression du ski de nuit sont quelques-unes des mesures envisagées par les domaines skiables.


Cela passe par l’explication du bienfondé de ces mesures dans un contexte évident de sobriété énergétique mais aussi un contexte d’attractivité de la montagne et du ski qui se renforce. Le secteur des sports d’hiver ne s’était jamais aussi bien porté en 2021/2022. Selon le baromètre du ski IPSOS, plus de 8 Français sur 10 déclarent avoir une bonne image du ski en général (84%), un score très comparable à celui mesuré l’an passé à pareille époque.


De plus en plus de Français déclarent aller à la montagne l’hiver. L’attirance pour la montagne l’hiver se traduit concrètement dans les chiffres du baromètre, avec désormais près des trois quarts des Français qui fréquentent au moins un massif l’hiver (74%, en hausse de 7 points par rapport à 2021). Peut-être les effets de la crise covid, car de plus en plus de Français disent aller à la montagne l’hiver ou l’avoir découverte ces dernières années.

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