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Ski-Mojo : la glisse facilitée en divisant le poids du skieur par 2



« La rupture technologique la plus importante depuis l’apparition du ski parabolique dans les années 90. » Rien que ça. Quand Gabriel Castelain parle de son produit, le ski-mojo, il n’y va pas avec le dos de la spatule. Mais son enthousiasme est partagé par les utilisateurs. Et les chiffres lui donnent raison.


Ça ressemble à une attelle qui vient enserrer les genoux du skieur. Fixée à sa taille par un baudrier et à ses chaussures par des inserts, elle flanque les deux jambes d’un système de ressorts. Et là, miracle : c’est comme si le skieur (ou le snowboardeur) était plus léger. Outre les chocs, l’objet prend en charge un tiers de son poids. Le plaisir de la glisse est intact, mais la fatigue nettement moindre. Sans parler des douleurs, qui freinent beaucoup d’amateurs de ski, notamment les plus âgés.


L’Isérois Jérôme Morice, 50 ans, habitué de L’Alpe d’Huez, en oublierait ses problèmes de spondylarthrite ankylosante (des rhumatismes inflammatoires chroniques) : « Si je skie sans Ski-Mojo pendant une heure, comme ce matin, le lendemain je ne peux plus marcher. Grâce à ça, je peux skier sans douleurs depuis quatre ans. C’est magique. »


Les utilisateurs – âgés ou pas, amateurs ou professionnels – sont chaque année plus nombreux. À la fin de l’hiver, Ski-Mojo pourra revendiquer « plus de 15 000 utilisateurs, essentiellement en Europe », dixit Gabriel Castelain, directeur général de la société JaKSports. Pas plus, car le produit est en rupture de stock. Avec 60 % de croissance par an en moyenne depuis six ans, on peut parler de “success story”. Un anglicisme qui sied à cette invention d’un Britannique, aujourd’hui distribuée par la société française JaKSports, basée à La Clusaz, et qui a racheté l’ensemble des droits de propriété intellectuelle.


Interdit en compétition officielle car considéré comme du « dopage mécanique » par la FIS, le Ski-Mojo augmente la puissance, la précision et le confort des skieurs.


De Made in UK à Made in France

Mieux, la production, jusqu’ici réalisée outre-Manche, va être relocalisée dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. De la fabrication des pièces – où les spécialistes du décolletage de la vallée de l’Arve (Haute-Savoie) auront leur mot à dire – à son assemblage final, qui sera confiée dès 2022 à deux ateliers de Lumbin (Isère) et Cran-Gevrier (Haute-Savoie), la production devrait mobiliser « une cinquantaine d’équivalents temps plein sur la saison 2022-2023 », annonce Gabriel Castelain. 7000 exosquelettes (+ 75 %) devraient ainsi voir le jour pour l’hiver prochain, prévoit Jean-Marc Glaude, président et fondateur de JaKSports.


Avec la pénurie de matières premières, il faut composer avec des prix et des délais en hausse. « Certains composants spécifiques, fabriqués en acier, en aluminium ou en laiton, deviennent difficiles à trouver. Mais la recherche de fournisseurs locaux et qualitatifs reste une priorité. »


La société, rentable depuis 2017, réinvestit chaque année l’intégralité des profits pour financer la croissance de l’année N+1. « Une partie est allouée à la R&D afin de conserver sur le long terme notre place de leader », précise Gabriel Castelain.


Ce budget recherche et développement devrait dépasser 500 000 € pour les cinq prochaines années. Car Ski-Mojo n’entend pas se cantonner… au ski. L’idée est venue d’utilisateurs séduits et désireux de bénéficier au travail d’un équivalent de l’exosquelette. Et puis il y a eu l’effet Covid : « Ce qu’on pensait impossible est arrivé : une année sans ski. Alors on s’est dit qu’il fallait qu’on se diversifie. »


Un prototype sera bientôt finalisé, des essais réalisés chez un viticulteur. Un nouveau chapitre s’ouvre.

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