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Photo du rédacteurArcs 1800

Ski extrême : Trois jeunes Chamoniards rident la face sud de l'aiguille du Moine


Trois jeunes Chamoniards, Aurel Lardy, Jules Socié et Damien Arnaud, ont réussi l'exploit, 37 ans après le pionnier Jean-Marc Boivin, de descendre skis aux pieds la face sud de l'Aiguille du Moine, dans le massif du Mont-Blanc, une pente verglacée de 500 mètres avec une inclinaison de 50 degrés. Récit.


L'exploit a été réalisé par le trio de cordée le 31 janvier dernier. Aurel Lardy, Jules Socié et Damien Arnaud, trois jeunes Chamoniards de même pas 30 ans, ont dompté la face sud de l’Aiguille du Moine, située à 3 412m d'altitude, dans le massif du Mont-Blanc. Une pente de 500 mètres avec une inclinaison moyenne de 50 degrés, un véritable mur que le trio a descendu skis aux pieds : "C’est un symbole dans le ski extrême de pente raide", nous dit Aurel Lardy.


Une descente réalisée 37 ans après celle de la légende de l’alpinisme Jean-Marc Boivin, premier skieur à avoir dompté cette face sud : "Il s’était fait déposer en hélicoptère au sommet puis avait descendu la pente en 3 heures. Son audace et sa force imposent un immense respect lorsque l'on sait qu'à l'époque, il a réalisé cette descente équipé de skis droits de deux mètres de long. C’est important de passer sur les traces des pionniers qui ont marqué la montagne."


Chuter est interdit

Eux, ont d’abord gravi le sommet à l’aide de piolets et de crampons avant de s’élancer dans la pente. La chute est interdite : "Si tu tombes, c’est généralement la dernière fois que tu tombes, ironise le skieur de l'extrême. À la montée, on a une grande analyse des conditions et si, quand on arrive au sommet, on décide de skier, c’est que l’on est capable de le faire, on connaît nos limites, on ne peut pas se mentir. Dans cette discipline, l’ego n’existe pas ou alors, il faut être capable de le mettre de côté. Il faut être transparent avec soi-même, mais aussi avec ses compagnons de cordée."


Ce jour-là, les conditions de neige sont très difficiles : "La neige était verglacée, il y avait un voile nuageux tout au long de la journée ce qui fait que le soleil n’a pas fait son travail pour dégeler la pente." Mais le trio décide de se lancer quand même : "Il a bien neigé en début de saison et ce versant est rarement enneigé car la neige ne reste pas longtemps, donc il faut savoir être opportuniste quitte à faire demi-tour."


On a cette sensation de vivre quelque chose de très rare, de très intense.

Aurel Lardy, skieur de l'extrême


Ils ne feront pas demi-tour et mettront seulement une heure à descendre cette pente raide : "Les conditions sont différentes d'il y a 37 ans, il y a moins de neige, parfois, il a fallu slalomer entre les rochers."

"C’est un accomplissement quand on arrive au bout, ce sont des grandes sources de bonheur qui resteront gravées à vie. C’est très fort ce que l’on ressent dans une cordée les uns pour les autres. Et puis quand on est dedans, on a cette sensation de vivre quelque chose de très rare. On est très peu à vivre ce genre de moments."


Très peu, car il faut avoir une parfaite maîtrise des skis et une technique irréprochable pour s'élancer sur ses pentes raides : "On ne le voit pas sur les images mais il y a des heures de pratiques de ski. Moi ça fait 10 ans que je suis en club, je ne compte pas les heures passées sur les skis, on a tous beaucoup d’entraînement. Et, évidemment, on est habitués à descendre des pentes très raides."


Aurel Lardy a d’ores et déjà en tête ces prochaines expéditions. Dès demain, il prendra la route pour partir à la découverte des massifs slovaques.

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