top of page

Savoie : le Beaufort en crise, les producteurs appellent à l'aide

  • Photo du rédacteur: Arcs 1800
    Arcs 1800
  • il y a 6 minutes
  • 3 min de lecture

"C'est difficile de se résigner à accepter cette crise", le Beaufort souffre d'une baisse de la consommation


Les ventes du fromage AOP baissent depuis la fin de l'année 2023 selon le syndicat de défense du Beaufort. Environ 5000 tonnes sont produites chaque année.


Les meules de Beaufort s'accumulent dans les caves. Les ventes du célèbre fromage en AOP sont en baisse de 10 à 15 % depuis un an et demi. Une crise qui inquiète les producteurs de la filière.


Des mots de Pierre Poccard, nouveau président du syndicat de défense du Beaufort, le fromage traverse une crise de "surstock". Les meules s'entassent en raison d'une baisse de la demande. Observée depuis déjà un an et demi, elle se confirme pour ce fromage produit dans les hautes montagnes de la Savoie.


Tom Frison, 24 ans et 60 vaches tarines, est un jeune agriculteur et nouvelle égérie du syndicat de défense du Beaufort. Il s'est installé dans l'exploitation familiale il y a trois ans et confirme cette baisse de la demande. L'impact est d'abord financier, accentué par la baisse du prix du lait, qui aura pour conséquence de faire diminuer le prix au litre de 12 centimes d'euros en moyenne.


Résultat, si la génération déjà bien installée peut absorber la crise, les premiers affectés sont ceux qui viennent de commencer une activité ou s'apprêtent à reprendre une exploitation. "L'inquiétude est toujours lente à venir mais c'est difficile de se résigner à accepter une telle crise alors que le Beaufort a vécu de très belles années", concède Tom Frison.


Trouver de nouveaux marchés ou baisser la production

La crise du Beaufort est un frein dans l'activité alors que certains producteurs avaient pour projet de financer la modernisation de leur exploitation et de leurs infrastructures. "On a déjà un problème lié à la main-d’œuvre donc cela se ressentira dans les finances", ajoute le jeune agriculteur qui projette des économies difficiles pour certains confrères. Un risque de péril pour des éleveurs déjà soumis à une limitation de production de 5000 kg de lait par vache et par an.


La filière Beaufort représente 335 exploitations laitières soit 750 emplois dans les exploitations et 250 liés à la production (fromagers) à l’affinage (cavistes) et la commercialisation. "Tout le monde est préparé à cette crise mais on espérait que la tendance s'inverserait", explique Tom Frison.


Pour l'instant, deux visions s'opposent au sein du syndicat de défense du Beaufort. La première consiste à trouver de nouveaux marchés, la seconde à baisser la production. Pour le syndicat, il s'agit d'une crise de consommation liée à une baisse du pouvoir d'achat. "La crise est généralisée, avec le contexte économique et géopolitique cela n'est pas propice à l'investissement et puis, on peut se passer de Beaufort pour vivre", sourit l'éleveur.


Le fromage ne souffre pas d'un problème d'image pour Tom Frison mais, vendu parfois à 40 euros le kilo en grandes surfaces, il reste un produit de luxe, "contre la volonté" des producteurs. Il s'achète toutefois à moitié prix en vente directe dans les coopératives savoyardes mais aussi en ligne.


Pour le jeune homme, la baisse de production semble être une échéance inévitable. En attendant, il faudra "épurer les stocks, passer par un tri et augmenter la qualité". Pour écouler le stock, il faut aussi changer d'image et proposer des fromages dans d'autres formes, râpés ou emballés dans des portions plus petites et non à la coupe. Avec des prix en baisse pour séduire le porte-monnaie des Français.

 
 
 

Comments


bottom of page