Saint-Gervais : les écologistes vont-ils faire tomber le Maire ?
- Arcs 1800
- 25 juin
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Affaire des chalets de luxe : deux ans d'inéligibilité requis contre le maire de Saint-Gervais, jugé pour prise illégale d'intérêts
La procureure a requis deux ans d'inéligibilité contre Jean-Marc Peillex. Poursuivi pour prise illégale d'intérêts, le maire de Saint-Gervais-les-Bains, en Haute-Savoie, comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel d'Annecy.
Ce mardi 17 juin, le maire de Saint-Gervais-les-Bains, Jean-Marc Peillex, comparaissait devant le tribunal correctionnel d'Annecy. Il est poursuivi pour prise illégale d'intérêts dans une affaire remontant à plusieurs années.
Après une journée de débats houleux, la procureure de la République d'Annecy a requis une peine d'inéligibilité obligatoire de deux ans et 3 000 euros d'amende à son encontre. Le jugement a été mis en délibéré au 21 juillet.
L'édile clame son innocence
C'est pourtant un homme sûr de lui qui est apparu à la barre ce mardi matin dès 9 heures. Un maire convaincu de son innocence et qui affirme "ne pas comprendre ce qu'on lui reproche". Jean-Marc Peillex est soupçonné d'avoir autorisé la construction puis l'exploitation sous forme d'hôtel de plusieurs chalets de luxe sur sa commune, alors que cela est interdit par le plan local d'urbanisme (PLU).
En 2016, la municipalité avait ainsi accordé au multimillionnaire Vincent Gombault un permis de construire pour des chalets d'habitation sur le hameau du Plateau de la Croix. Au fil des années, l'homme d'affaires, déjà propriétaire du premier hôtel 5 étoiles de Saint-Gervais-les-Bains, est devenu l'un des principaux mécènes de la commune pour la rénovation de chapelles.
Il aurait financé les travaux de rénovation à hauteur de 25 % de la subvention pour chaque édifice religieux. Entre 2017 et 2024, près de 1,5 million d'euros auraient ainsi été versés à la commune via sa société la SAS Dôme des Mirages. Une participation financière qui a éveillé les soupçons de plusieurs associations environnementales telles que France Nature Environnement ou encore Respectons la Terre, portée par l'aventurier local Charles Hedrich.
Constituées parties civiles, elles dénoncent aujourd'hui des passe-droits pour ce permis de construire. Une accusation niée en bloc par Jean-Marc Peillex qui a assuré "ne pas être amadouable". Élu à Saint-Gervais-les-Bains depuis plus de 40 ans, il est à la tête de la mairie depuis 2001.
Je ne suis pas né de la dernière pluie. Et ce ne sont pas les marques de fabrique de la commune !
Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais-les-Bains
Le mis en cause a passé son temps à "justifier son honnêteté" face au ministère public et à une procureure qu'il accuse "d'être politisée".
Malgré ces accusations, le parquet d'Annecy a requis contre Jean-Marc Peillex 3 000 euros d'amende, deux ans d'inéligibilité ainsi que l'obligation d'afficher la décision du tribunal en mairie pendant deux mois.
Vers une inéligibilité en 2026 ?
Après l'annonce des réquisitions, Jean-Marc Peillex s'est adressé une dernière fois à la cour. "Il est temps que les habitants de la commune connaissent le vrai calvaire qu’on me fait vivre depuis toutes ces années", a-t-il lancé avant d'éclater en sanglots et de poursuivre : "Je ne pardonnerai jamais à tous ceux qui ont voulu me traîner dans la boue et cautionner ma mort".
Son ancien adjoint Gilles Grandjacques comparaissait également ce mardi 17 juin devant le tribunal correctionnel d'Annecy. La procureure Line Bonnet-Mathis a requis à son encontre un an d'inéligibilité et 2 000 euros d'amende avec sursis. Le jugement a été mis en délibéré au 21 juillet à 14 heures.
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