
"On leur apprend à dissocier les odeurs" : comment des chiens d'avalanche détectent des victimes dans la neige
Pendant 2 jours à La Rosière en Savoie, des maîtres-chiens s'entraînent à la recherche de victimes d'avalanche.
Ils s'entraînent en conditions réelles, ou presque. Sur les pistes de La Rosière (Savoie), pendant deux jours, des maîtres-chiens s’entraînent avec leur compagnon à retrouver des fausses victimes bloquées sous une avalanche.
Juste à côté des pistes de La Rosière, en Savoie, les premières informations font état de quatre skieurs emportés par une avalanche, sans appareil de détection. Bien heureusement, ceci n’est qu’une simulation.
Des secouristes jouent le rôle des victimes, coincées dans des poches d’air. Positionnées dans des galeries creusées au préalable et rebouchées par une dameuse afin qu’un maximum de neige bloque l’entrée, les fausses victimes attendent d’être secourues par des chiens d’avalanche.
Très vite, trois équipes de maîtres-chiens arrivent et se répartissent sur la zone. "Le but de cet exercice, c’est de coordonner l’action de plusieurs chiens d’avalanche sur une même zone afin qu’ils ne se marchent pas dessus et que le maximum de la zone soit couvert", explique Ludovic Trautmann, directeur de cabinet du préfet de Savoie.
Détecter l'odeur humaine à travers la neige
C’est alors qu’à travers la neige, un chien d’avalanche repère une présence humaine. Mais alors comment ces chiens font-ils pour retrouver une victime ? "On leur apprend à dissocier les odeurs lourdes qui sont déposées sur le sol et les odeurs légères qui vont traverser le manteau neigeux", indique Benjamin Duyck, pisteur-secouriste, maître-chien d’avalanche. "Ça demande aussi de la part des maîtres-chiens d’être attentifs aux micro-réactions de leur chien", ajoute Ludovic Trautmann.
À travers cet exercice de contrôle opérationnel se déroulant sur deux jours, le but est également de perfectionner de jeunes chiens, comme Olaf. Il a un an et demi, et il commence tout juste à être opérationnel. "Olaf, il s’en sort plutôt bien. Il vient tout juste d’être diplômé, donc il y a encore quelques petits trucs à peaufiner, mais il est sur la bonne voie", livre Stéphane Blum, pisteur-secouriste, maître-chien d’avalanche. "Là, devant le trou, il y avait une odeur parasite qui l’a un peu perturbé, mais il a fini par retrouver la victime avec l’aide des collègues".
"Chaque minute compte"
Ces pisteurs-secouristes le savent : même après un long moment, une victime peut parfois survivre, à condition qu’une poche d’air se forme. C’est pourquoi l’efficacité des chiens d’avalanche est contrôlée quatre fois dans la saison. "Il y a des chiens qui ont sauvé des vies. Une avalanche peut tuer très vite, chaque minute compte. Pour nous, le principal, c’est de sortir une victime, si on la sort vivante, c’est très bien", explique François Martinal, formateur de maître-chien.
Actuellement, il existe 170 équipes cynophiles spécialisées dans les avalanches au niveau national, et une soixantaine en Savoie. Depuis le début de cet hiver, en Savoie, les avalanches ont tué 10 personnes et le manteau neigeux reste plutôt instable actuellement dans les Alpes du Nord. Il est ainsi conseiller de toujours préparer sa sortie, de ne pas partir seul et de se munir d'un matériel de détection pour le hors-piste.
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