Arcs 1800
Privés de tire-fesses ? Essayez le ski de fond, remède scandinave à la vieillesse

Discipline d’endurance par excellence, le ski de fond fait travailler autant les bras que les jambes. Une option de choix pour rester actif en hiver, et prévenir les maladies cardiovasculaires.
Chronique. Et si la fermeture des remontées mécaniques pour cause de pandémie était une occasion de découvrir des activités comme les raquettes à neige, le ski de fond ou de randonnée ? Dans une précédente chronique, nous avions souligné les bienfaits pour la santé physique et mentale du ski alpin.
Les données disponibles sur le ski de fond montrent que cette discipline a au moins autant d’atouts pour entretenir sa forme et prévenir des maladies chroniques. De surcroît, elle permet d’être en pleine nature tout en restant accessible, et elle est moins à risque sur le plan traumatique que les autres sports de glisse ou d’endurance, comme la course à pied.
Qu’il s’agisse du style classique, qui s’apparente à une marche glissée, ou du skating, plus proche du roller, c’est un sport d’endurance par excellence, avec un effort plus continu qu’en ski alpin. « Le ski de fond est l’une des disciplines qui fait dépenser le plus de calories, avec l’aviron, et qui sollicite le plus l’organisme en termes de VO2 max [débit maximal d’oxygène], souligne Cyril Burdet, entraîneur de l’équipe de France. Cela s’explique par le fait que les membres supérieurs travaillent autant que les membres inférieurs. »
Des années de vie en plus
Dès 1974, une publication du finlandais Martti Karvonen suggérait que ce sport était un élixir de longue vie, les skieurs de fond de haut niveau – près de 400 étudiés – vivant quatre ans de plus que la moyenne nationale.
Depuis, d’autres études, menées surtout en Europe du Nord, ont confirmé cette tendance. Et pas besoin d’être un champion pour gagner des années de vie en plus. A partir d’une cohorte de plus de 2 000 hommes d’âge moyen vivant dans l’est de la Finlande, suivis en moyenne pendant vingt-six ans, le cardiologue Jari Laukkanen a calculé que la mortalité – toutes causes confondues – est abaissée de 15 % à 20 % chez les adeptes de ski de fond.
Plus d’endurance, moins de traumatismes
Responsable du développement du ski de fond pour le compte de la Fédération Française de Ski, Christian Frossard n’hésite pas à en vanter les mérites : "C’est une activité d’aérobie qui fait travailler les systèmes cardio-respiratoires et cardio-vasculaires de façon intense ou modérée selon votre pratique, explique-t-il. De plus, comme tous les sports d’endurance, il permet de brûler des graisses si l’exercice est suffisamment long et soutenu."
Mais son plus grand avantage est ailleurs : "À la différence du ski alpin ou de la course à pied, par exemple, il n’y a pas de chocs en ski de fond. L’idée, c’est de glisser. On a donc beaucoup moins de traumatismes articulaires et musculaires !" Sans parler des accidents plus graves : "En ski alpin, on prend de la vitesse très rapidement, et c’est là que les soucis arrivent. En ski de fond, les parcours sont relativement faciles. C’est un sport très accessible, parce que c’est une sorte de marche glissée."
Débutants : prenez des cours et préparez-vous avant de partir
Pour autant, évitez de vous lancer sur les pistes sans avoir pris quelques leçons au préalable. Et ce pour deux raisons : "Tout d’abord, les parcours sont vallonnés et il y a parfois de petites descentes. L’idéal, c’est donc de savoir faire un peu de chasse-neige et des virages, détaille Christian Frossard. De plus, le ski est plus étroit qu’en alpin, et le talon n’est pas pris dans une fixation. Cette liberté de mouvement peut surprendre." Bref, n’hésitez pas donc à vous tourner vers les écoles de ski avant de partir en balade : "Deux ou trois demi-journées de cours suffiront. Vous apprendrez les rudiments. Ensuite, il faudra un peu de pratique pour acquérir de la vitesse et être plus performant(e)."
Par ailleurs, n’oubliez pas de vous préparer physiquement. Certes, vous ne projetez peut-être pas de traverser les Alpes, mais arriver en forme vous permettra de mieux profiter : "Dans le mois qui précède le séjour, je conseille au moins trois séances de 45 min à une heure de marche en terrain vallonné. L’idée étant de varier les allures pour que votre corps s’habitue à enchaîner les efforts." Voilà, vous savez tout, et les massifs n’attendent plus que vous !