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  • Photo du rédacteurArcs 1800

Montagne : Les stations prêtes à réenchanter les vacances



Avec 320 stations dans 6 massifs, la France est numéro trois mondial du ski, derrière les États-Unis et l’Autriche (en nombre de journées skieurs).

Elles multiplient les services pour séduire les non-skieurs et occuper l’après-ski.


«En quatre heures, on descend autant de kilomètres à ski qu’en huit heures dans les années 1980, lance Philippe Cordon, maire de Chamrousse. En une demi-journée, un skieur de 40 ans dépense l’énergie d’une journée entière.» C’est l’effet paradoxal des efforts faits depuis des années par les professionnels du ski, exploitants de domaine en tête: avec des remontées mécaniques plus rapides, des pistes mieux damées où l’on tombe moins et des skis plus simples pour faire des virages, les vacanciers à la montagne ont beaucoup plus de temps à occuper après le ski…


Ils attendent des nouveautés pour animer leurs journées et leurs soirées. Pour les professionnels du tourisme à la montagne, c’est l’occasion en or de diversifier leurs revenus. Mais après des générations pour qui le ski était l’unique raison de monter en station, c’est un bouleversement majeur.


« Le ski reste le leitmotiv. Mais les vacanciers ne sont plus dans la course à l’exploit sportif. Ils recherchent du bien-être : la montagne a tous les atouts pour répondre à cette attente sociétale »


Jean-Marc Silva, directeur général de l’association France Montagnes

«Hier, les sports hiver au ski. Aujourd’hui, les vacances à la montagne», résume le Club Med. Jusqu’à l’hiver dernier, Pierre & Vacances Center Parcs proposait surtout des séjours au ski. «Nous nous sommes adaptés en intégrant à nos offres de nouvelles activités (traîneaux à chiens, construction d’igloo…)»,lance Stéphane Lerendu, directeur du développement en France.


«L’économie de la montagne, est née il y a un siècle. Elle se renouvelle, reconnaît Jean-Marc Silva, directeur général de l’association France Montagnes, qui regroupe les acteurs de la montagne (maires, domaines skiables, écoles de ski). Le ski reste le leitmotiv. Mais les vacanciers ne sont plus dans la course à l’exploit sportif. Ils recherchent du bien-être: la montagne a tous les atouts pour répondre à cette attente sociétale.»


Avec 320 stations dans 6 massifs, la France est numéro trois mondial du ski, derrière les États-Unis et l’Autriche (en nombre de journées skieurs). Mais depuis une dizaine d’années, leur fréquentation ne progresse plus. Les destinations de voyage au soleil lointain font de l’ombre ; pour les parents, apprendre à skier aux enfants n’est pas une priorité. La bataille se joue sur le renouvellement de la pratique du ski elle-même, et encore plus sur la capacité à offrir des activités nouvelles, des animations et des services.


Conciergeries et livraison à domicile

Plongée sous la glace, chiens de traîneau, tyrolienne, piste de luge, village d’igloo où prendre l’apéritif et dormir… la liste s’étoffe chaque année. On peut escalader une cascade de glace artificielle à La Plagne, passer l’après-midi à danser chaussures de ski aux pieds à la Folie Douce à Val d’Isère, à l’Alpe d’Huez et aux Arcs. «Il existe une cinquantaine d’activités différentes, à vivre en hiver à la montagne, de jour comme de nuit», assure Jean-Marc Silva.


Avoriaz est l’une des stations pionnières des alternatives au ski. Elle propose notamment une initiation à la plongée sous la glace du lac de Montriond.

Même en altitude, les clients réclament confort et facilité: 77 % des touristes français estiment que les vacances d’hiver à la montagne demandent encore beaucoup d’organisation, selon une enquête réalisée par le Club Med. La filiale du chinois Fosun mise sur une formule tout compris haut de gamme, avec casiers chauffants pour les chaussures de ski et des GO se proposant d’habiller les enfants le matin.


Les services qui cartonnent en ville débarquent à la montagne, telle la livraison de repas à domicile. L’appli Z Green Eat vient de se lancer à Val Thorens, avec un service en chenillettes électriques. Dans certaines stations, les supérettes livrent les appartements et remplissent le réfrigérateur avant l’arrivée des vacanciers. Avec l’essor d’Airbnb, les conciergeries sont les nouveaux couteaux suisses. Avec un peu d’anticipation, internet permet de régler l’essentiel avant le départ (location des skis, réservation des cours…).


« La France, championne des résidences de tourisme, se doit de développer son offre hôtelière, qui apporte une souplesse supplémentaire »


Jean-Marc Silva, directeur général de l’association France Montagnes

Les freins les plus sérieux concernent les transports et l’hébergement. Les stations françaises dépendent en partie de la desserte ferroviaire ; celle-ci pourrait être étoffée au printemps et à l’arrivée des premiers flocons. Les vacanciers ne supportent plus les appartements de poche. Les studios des années 1970 ont vieilli. Même rénovés, ils sont trop petits. Des initiatives sont prises (création d’une foncière par la Compagnie des Alpes, par exemple) pour leur donner une nouvelle jeunesse.


Mais cela prend du temps. Sur 6,8 millions de lits touristiques en montagne, un tiers ont besoin d’être rénovés. «La France, championne des résidences de tourisme, se doit de développer son offre hôtelière, qui apporte une souplesse supplémentaire», assure Jean-Marc Silva. L’arrivée d’«hostels», qui proposent chambres classiques, dortoirs et animations tous les soirs, apportent un coup de jeune. Bourg-Saint-Maurice inaugure cet hiver Base Camp Lodge, avec des chambres capsules et d’autres sous tente.

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