Arcs 1800
Montagne : Après les accidents mortels le chef du PGHM rappelle les règles

« La montagne n’est pas un sport qui se pratique seul », prévient le chef du PGHM de Haute-Savoie
Après trois accidents de ski mortels dimanche dernier, Bertrand Host, lieutenant-colonel du peloton de gendarmerie de haute montagne de Haute-Savoie, a partagé son analyse et ses conseils pour la fin de saison hivernale
Ces dernières semaines, de nombreux accidents mortels ont eu lieu dans les Alpes.
A la mi-saison hivernale, on a interrogé le chef du peloton de gendarmerie de haute montagne de Haute-Savoie pour connaître les raisons de ces accidents.
D’après le lieutenant-colonel Bertrand Host, cette hausse d’accidentologie est liée à une hausse de la fréquentation due aux vacances scolaires. Il a donné des recommandations pour limiter les risques.
Dimanche dernier, trois personnes sont mortes dans des accidents de ski, en Savoie et en Haute-Savoie. Le même week-end, une grand-mère est décédée en voulant sauver ses petits-enfants d’un ravin alors qu’ils étaient en train de faire de la luge dans l’Ain. Y a-t-il plus d’accidents graves ces dernières semaines ? Pourquoi ? Que faut-il faire pour éviter les accidents ? 20 Minutes a posé ces questions au lieutenant-colonel Bertrand Host, chef du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM), à Chamonix.
A mi-saison, peut-on dire qu’il y a plus d’accidents que les précédentes années ?
Il est encore trop tôt pour faire des comparaisons avec les autres années. Mais rien que le week-end dernier, le PGHM de Haute-Savoie est intervenu à 34 reprises, avec trois accidents mortels liés au ski alpin et de randonnée. A titre d’exemple, cinq interventions ont concerné le glacier de la Vallée Blanche. Dans les victimes, il y avait deux touristes et un habitué, mais le profil ne joue en rien à l’accidentologie. On intervient autant sur des professionnels que sur des amateurs. On est tous égaux face aux dangers de la montagne, surtout à la chute de pierres ou à l’avalanche. Ce qui va faire la différence, c’est l’analyse faite au début de la course.
Est-ce qu’il y a des raisons spécifiques à cette augmentation des accidents ?
La hausse d’accidentologie du week-end est liée au début des vacances scolaires et donc à une plus grande fréquentation du massif et des stations de ski. Pour deux des cas mortels, il s’agissait de dévissage en ski de randonnée, avec de la neige glacée donc très dure et glissante, ce qui les a fait descendre très vite sans pouvoir ralentir. Les accidents ne sont pas forcément liés au manque de neige et aux rochers qui sortent.
On sait aussi que lorsqu’on vient en vacances, on n’a pas envie de s’imposer des contraintes. Donc on ne fait pas attention aux arrêtés sur les pistes pourtant essentiels pour savoir les horaires d’ouverture et ce qui y est autorisé ou non.
Quels sont vos conseils ?
Il est donc primordial de lire et respecter les arrêtés ce qui permet d’éviter de se retrouver devant une dameuse ou alors de bloquer l’ouverture de la station qui ne peut pas faire de Pida (plan d’intervention de déclenchements des avalanches) à cause d’un skieur au mauvais endroit. Il faut aussi bien maîtriser et adapter sa vitesse sur les pistes sur lesquelles on évolue mais aussi connaître son niveau pour choisir celles qui correspondent. Sans oublier de s’équiper avec un casque et des dorsales en cas de chutes. D’ailleurs, la luge est aussi un sport de glisse qui nécessite ces protections. On se retrouve trop souvent à intervenir pour des traumatismes sur des enfants.
Si vous partez en montagne, il faut être équipé d’un DVA, un émetteur-récepteur pour signaler sa position sous l’avalanche, d’une pelle et d’une sonde. Il faut également un moyen d’alerte chargé comme un téléphone portable. Avant de partir, il est essentiel de se renseigner sur les conditions météo et de neige. Et s’il ne fallait retenir qu’une chose, partez toujours au moins à deux. La montagne n’est pas un sport qui se pratique seul.
A votre échelle, comment faites-vous pour prévenir ces risques ?
Pour la saison hivernale, la gendarmerie a un dispositif renforcé. On fait également des actions de sensibilisation et de contrôles dans les stations. Si la réglementation n’est pas respectée, on peut verbaliser en mettant des contraventions de 4e classe. Le but, c’est de permettre à tout le monde de profiter au maximum de ses vacances. Il n’y a rien de plus incompréhensible pour un groupe que de venir à la montagne et de repartir avec un membre de la famille en moins. C’est important de se renseigner et d’avoir les bons comportements.