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  • Photo du rédacteurArcs 1800

Les stations de ski suisses en sursis, en cause la prise d'assaut par les skieurs



L'euphorie a fait long feu. Les domaines skiables suisses ne pourront bientôt ouvrir qu'avec une autorisation cantonale, selon la situation épidémiologique.


La station de sports d'hiver de Verbier, dans le canton du Valais, classée en 2018 meilleure station de ski de Suisse, ne pouvait guère offrir samedi dernier pire contre-publicité : à savoir des images de skieurs agglutinés au départ des télécabines. La veille, le Conseil fédéral (gouvernement) helvétique confirmait le maintien de l'ouverture des remontées mécaniques en pleine pandémie de coronavirus, allant ainsi à contre-courant de ses voisins allemands, français et italiens.


« Au moment où l'Europe entière nous regarde, c'est inacceptable que Téléverbier [le groupe qui exploite les remontées mécaniques] ait été dans l'incapacité d'organiser des queues correctes, avec barrières, marquages au sol et rappel strict des règles », a aussitôt protesté Christophe Darbellay, le président du gouvernement du canton du Valais.


Plus de 20 000 skieurs certains jours

D'autant que ces images d'essaims de skieurs n'ont pas seulement circulé sur les réseaux sociaux. Elles ont aussi été publiées dans la presse étrangère. Laurent Vaucher, le directeur de Téléverbier, a reconnu avoir été débordé samedi. Mais depuis, a-t-il dit, des mesures ont été prises pour corriger le tir. Trop tard, reconnaît-il : « le mal était fait ».


Comme le souligne le journal en ligne Le Matin, Verbier accueille certains jours plus de 20 000 skieurs. « Au départ des installations, il sera difficile de former des queues de centaines de mètres, voire au-delà du kilomètre, pour se tenir les uns des autres à 1,5 m de distance. » Selon un sondage réalisé par Le Matin, si 50 % des personnes interrogées approuvent l'ouverture des stations, 46 % la désapprouvent (les indécis étant 4 %).


Masque obligatoire

Résultat, dès le 9 décembre, les remontées mécaniques et tous les autres systèmes de transport en montagne ne pourront tourner qu'aux deux tiers de leur capacité. Et surtout, à partir du 22 décembre, les domaines skiables ne resteront ouverts ou ne pourront ouvrir que munis d'une autorisation délivrée par les cantons ! Cette autorisation sera liée à la situation épidémiologique. Quant au port du masque, il est obligatoire sur toutes les remontées mécaniques, y compris les téléskis et les télésièges. Car la situation sanitaire est loin d'être excellente en Suisse. Alors que le nombre de nouveaux cas de contamination en France se situe autour de 11 000 par jour, pour une population huit fois moins importante, la Confédération en dénombre près de 4 000. Au « stop and go » risque de se substituer du « go and stop ».


Les cantons de Fribourg, de Genève, du Jura, de Neuchâtel et de Vaud, qui avaient annoncé la réouverture des restaurants jeudi prochain, 10 décembre, mettent à présent un conditionnel. « Nous ne prendrons de décision formelle que lors de notre séance du 9 décembre », précise Anne Emery-Torracinta, la présidente du canton de Genève. Quant à Mauro Poggia, son ministre de la Santé, il constate que les chiffres actuels ne correspondent pas à ceux de juin ou de juillet. « Nous sommes uniquement revenus à la situation de la mi-octobre, celle qui nous avait alertés et contraints à réagir », déclare-t-il dans le quotidien Le Temps.


Des cantons referment leurs restaurants

À l'autre bout du pays, dans les cantons alémaniques, on resserre même carrément la vis. Les restaurants, restés ouverts dans les Grisons, ont fermé vendredi dernier. Les cantons de Schaffhouse et de Thurgovie devraient prendre à leur tour des mesures plus sévères. Alain Berset, le ministre fédéral de la Santé, chantre encore la semaine dernière du déconfinement, a prévenu les cantons qui laisseraient les contaminations stagner à un niveau élevé que c'est la Confédération elle-même qui leur imposerait des restrictions draconiennes. Une séance extraordinaire du gouvernement est prévue demain mardi. Après la carotte, le bâton.

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