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Les stations de ski abandonnées, "un phénomène qui va augmenter" selon Alexandre Muffon



Le journaliste indépendant, Alexandre Muffon, vient de publier, sur sa chaîne YouTube, une vidéo consacrée aux stations de ski abandonnées dans les Alpes. Elles sont de plus en plus nombreuses, en raison du réchauffement climatique. En Isère, on pense à Saint-Honoré ou au col de l'Arzelier.


Alexandre Muffon, journaliste grenoblois indépendant, a créé sa chaîne YouTube, baptisée : "les Infos d'Alex" sur laquelle il vient de poster son dernier reportage, intitulé : les stations de ski abandonnées. Une vidéo qui cartonne avec 100 000 vues en quelques jours.


Le sujet s'est imposé avec la crise sanitaire et la fermeture des remontées mécaniques?

Oui, à cause du Covid, les stations ne peuvent plus ouvrir mais on se rend compte que certaines sont fermées et laissées à l'abandon depuis plusieurs années déjà. En vidéo, quand les gens voient les images, c'est très parlant et cela les a beaucoup interpellés. C'est vrai qu'il y avait l'actu qui jouait mais c'est un sujet que je voulais tourner depuis longtemps. Et j'ai enfin trouvé le temps de le faire.


Vous interviewez un universitaire qui a écrit une thèse là-dessus et qui donne des chiffres impressionnants. 30 % des stations existantes en France ont fermé.

Pierre-Alexandre Métral, qui est docteur en géographie à l'Université Grenoble Alpes, explique que 170 stations ont déjà fermé. Tous les massifs sont concernés et c'est un phénomène qui va aussi s’accélérer avec le réchauffement climatique, les problèmes économiques, la pression foncière. Je pense que cela va être un enjeu d'avenir.


Dans votre film qui dure 12 minutes, vous citez notamment le cas du col de l'Arzelier, fermé en 2018, à cause du manque de neige.

Oui, c'est une station familiale, pas très haute, à 1200 mètres d'altitude. Ce sont ces stations de moyenne montagne qui vont trinquer le plus dans les années à venir. Elle était gérée par la commune et cela coûtait beaucoup trop cher à la collectivité. Maintenant, il y a une association d'habitants qui s'est créée et qui espère la relancer de manière bénévole. mais c'est impressionnant de la voir à l'abandon, l'hôtel et les logements fermés, les remontées à l'arrêt. C'est fantomatique.


Vous montrez aussi la station de Saint-Honoré, pour le coup, fantôme, car elle n'a jamais ouvert. Vous captez cela par drone, ces bâtiments tagués.

L'urbex, l'exploration urbaine, est à la mode, avec du street art. Avec le drone, on prend du recul, on peut se rendre compte de l'état des bâtiments. Le jour où j'ai tourné, il y avait de la brume, cela renforce ce côté lugubre. mais il y a un homme qui a racheté les friches et qui aimerait restaurer l'ensemble dans les années à venir. A cause du confinement, les gens ont envie de nature, de montagne, pas forcément de ski. D'ici, la vue est splendide.


Et que faire de ces stations abandonnées? Il faut les démonter ?

Oui, c'est pour cela que j'ai voulu donné la parole à Mountain Wilderness. Leurs bénévoles entreprennent des chantiers des lourds pour démanteler ces installations, pour éviter les pollutions au plastique, aux hydrocarbures. L’enjeu est aussi écologique.


Votre film est accessible gratuitement. Vous vivez de quoi, en tant que journaliste ?

Je travaille pour des employeurs qui me rémunèrent. Après, déjà, quand j'étais à l'école de journalisme de Grenoble, j'avais envie de proposer des reportages gratuitement sur YouTube. Je fais cela, à côté d'un travail rémunéré mais c'est vrai que cela me prend beaucoup de temps.

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