Au moment où la station de Flaine (Haute-Savoie) lance son projet de télécabine, nombre d’autres stations de sports d’hiver rêvent de se doter d’un tel équipement. Leur objectif : tendre vers une montagne "zéro voiture et zéro pollution", en misant sur les télécabines qui partent directement des vallées. Mais après une saison blanche, toutes les stations ne pourront pas se permettre un tel investissement...
Qu'on l'appelle télécabine, téléporté, téléphérique, funiculaire... Chacun de ces équipements, destinés à assurer une connexion entre la vallée et une station, est désormais promu sous le nom d'ascenseur valléen. Mais leur budget (plusieurs dizaines de millions d'euros) les rend difficiles à équilibrer.
Qu'on l'appelle télécabine, téléporté, téléphérique, funiculaire... Chacun de ces équipements, destinés à assurer une connexion entre la vallée et une station, est désormais promu sous le nom d'ascenseur valléen. Mais leur budget (plusieurs dizaines de millions d'euros) les rend difficiles à équilibrer. (Crédits : DR)
Fin 2025, le Funiflaine reliera la commune de Magland, dans la vallée de l'Arve, à la station de Flaine, située 1360 mètres plus haut dans le domaine du Grand Massif. Ce sont jusqu'à 5.000 personnes qui pourront être transportées chaque heure par ce système de télécabine, rejoignant en 19 minutes la station, là où il faut habituellement 40 minutes... hors ralentissements routiers éventuels.
L'équipement sera opérationnel neuf mois sur douze, permettant un accès plus large que durant la seule saison hivernale, avec l'objectif de contribuer au développement du tourisme estival.
Le projet est porté par les collectivités locales, à savoir les communes d'Arâches-la-Frasse et de Magland, la Communauté de Communes de Cluses, Arve et Montagnes et la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Celles-ci viennent d'attribuer la concession du Funiflaine à un groupement composé de la Compagnie des Alpes - qui exploite quatre des cinq domaines skiables du grand Massif - , d'Autoroutes et Tunnel du Mont Blanc (ATMB), du Crédit Agricole des Savoie et de Poma, le spécialiste isérois des systèmes de transport par câble.
Le groupement délégataire sera chargé de la conception, la construction, le financement, l'exploitation, l'entretien, la maintenance et le renouvellement de la liaison.
L'investissement se monte à 88 millions d'euros, dont 25 millions d'euros sont apportés par le département de la Haute-Savoie, 21 millions d'euros par la Région et 30 millions d'euros par le groupement délégataire. Le solde restant étant à la charge de la communauté de communes et de l'État (4 millions d'euros chacun).
Si les collectivités mettent la main à la poche, c'est qu'elles ont bien compris tout l'enjeu de ce nouvel équipement, qui vise à transporter de manière "plus verte" 500.000 personnes par an, et donc de supprimer en même temps un trafic estimé à 85.000 automobiles et une centaine de bus se rendant chaque année à Flaine.
Un projet pas si nouveau
Pour autant, le Funiflaine n'est pas une nouveauté. Un an avant les Jeux olympiques d'Albertville de 1992, une liaison de ce type avait déjà été créée entre Brides-les-Bains et Méribel (Savoie).
La station d'Avoriaz (Haute-Savoie) a elle-même été conçue, dès son origine pour se passer de la voiture, même si la liaison par câble n'est arrivée que par la suite.
« Le plus abouti dans cet ordre d'idées est le funiculaire entre la gare de Bourg-Saint-Maurice et la station des Arcs 1600, qui permet un vrai délestage d'une route difficile, surtout avec l'enneigement et les chassés-croisés le weekend », observe Lionel Laslaz, maître de conférences en géographie et directeur du département de géographie et aménagement à l'Université Savoie Mont Blanc.
Car sii le transport par câble ou par funiculaire n'est pas nouveau, ce qui l'est, c'est cette idée d'éliminer au maximum la charge des routes d'accès, souligne-t-il.
Qu'on l'appelle télécabine, téléporté, téléphérique, funiculaire... Chacun de ces équipements destiné au transport de personnes et de marchandises entre la vallée et la station en altitude est désormais promu sous le nom d'ascenseur valléen.
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