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Fermeture des remontées mécaniques : le Conseil d'État saisi par les régions



Des élus et des professionnels du secteur ont déposé un référé liberté devant le Conseil d'État. Près de 2 000 personnes ont manifesté ce mercredi.


Les élus et les professionnels du secteur passent à l'action, alors que le gouvernement français souhaite que les remontées mécaniques restent à l'arrêt pendant les vacances de Noël, et que les Français pourraient être tentés d'aller skier à l'étranger. Les présidents de la région Auvergne-Rhône-Alpes, des départements de Savoie, Isère et Haute-Savoie et des professionnels de la montagne ont annoncé mercredi 2 décembre la saisine du Conseil d'État contre la décision du gouvernement de fermer les remontées mécaniques pour les fêtes de Noël.


« La décision de fermeture des remontées mécaniques et son impact sur l'économie de la montagne génèrent une profonde incompréhension dans nos territoires », soulignent ces élus et professionnels dans un communiqué. Déplorant l'échec des tentatives de dialogue avec le gouvernement, ces derniers ont donc indiqué avoir « décidé ensemble de saisir la justice ». « Un référé liberté sera déposé jeudi après-midi devant le Conseil d'État », a précisé à l'AFP Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes. « On le fait, car on a le sentiment que c'est la seule façon de se faire entendre. Contrôler ceux qui vont aller skier en Suisse n'a pas de sens », a estimé Laurent Wauquiez.


Une manifestation à Bourg-Saint-Maurice

Plus tôt dans la journée, plus de 600 personnes sont venues à Bourg-Saint-Maurice, en Savoie, pour manifester contre ces mesures et réclamer le droit de travailler. La foule, massée devant la gare (symbole des équipements publics nécessaire à la vie des vallées), a brandi des cœurs rouges brisés pour exprimer « le sentiment de ne pas être écoutés », a expliqué Jean-Luc Boch, maire de La Plagne et président de l'Association de maires de stations de montagne (ANMSM). Les habitants des communes-stations de la vallée de Haute-Tarentaise avaient fait le déplacement : Sainte-Foix-Tarentaise, Val-d'Isère, Tignes… Au total, quelque 16 000 habitants à l'année.


On ne sait même pas ce que l’on a le droit de faire !

« Notre activité économique dépend en grande partie du tourisme, et là, on ressent comme une injustice d'avoir été les seuls mis de côté pour la reprise de mi-décembre », a confié Guillaume Desrues, maire de Bourg-Saint-Maurice-Les Arcs. Une fréquentation sans ski, comme le préconise le Premier ministre ? « On ne sait même pas ce que l'on a le droit de faire ! Pourra-t-on ouvrir le domaine skiable, même sans remontées, pour de la luge ou des raquettes ? » s'interroge Guillaume Desrues, qui réclame « des règles claires et une date fixe pour les remontées mécaniques ».


Moniteur de ski indépendant, Dominique Pistre avait 14 jours d'engagements avec des clients pour les vacances qui ont annulé après les dernières annonces du gouvernement d'un Noël sans ski. « Je suis inquiet. Si je ne skie pas à Noël, je suis à découvert le mois prochain, et on ne sait même pas quand on va pouvoir travailler », a dénoncé le sexagénaire à l'Agence France-Presse.


À côté de lui, cinq copains de 18 à 20 ans, qui comptaient se lancer dans la vie active. Pour Baptiste, Adrien, Tom, Léo et Ilan, la saison est bouchée. Leurs contrats de déneigeur, d'employé de remontées mécaniques, d'extra en restauration ou de formation de monitorat de ski sont tous gelés. « Va falloir qu'on se forme à autre chose, les gars ! »


1 200 personnes à Bourg-d'Oisans

« Nous appelons à l'ouverture des remontées mécaniques », a lancé Christophe Arpin, au nom des magasins de sport, faisant part d'un « sentiment d'injustice ». « Des ouvertures de magasin sans location de skis, ce sont des embauches reportées, des commandes différées, c'est une bombe à retardement aussi chez nos fournisseurs », a-t-il fait valoir.


Une manifestation similaire s'est tenue au même moment à Bourg-d'Oisans (Isère), sur les mêmes revendications pour les stations du département voisin et de ses massifs de l'Oisans, de Belledonne, du Vercors et de la Chartreuse. Elle a réuni 1 200 personnes, selon la préfecture. Guy Verney, président de la communauté de communes de l'Oisans, a annoncé lui 1 500 personnes : tous les élus du conseil communautaire, tous les directeurs des stations des Deux Alpes, Alpe d'Huez, Vaujany, Auris, Oz, Villard-Reculas, les directeurs d'école de ski, des commerçants, des saisonniers, etc. « Il faut tenir compte de l'impact économique sur tout le territoire puisque 5 000 salariés sont hébergés dans les vallées, les petits villages, et permettent de maintenir une vie locale et des écoles ouvertes », a souligné Guy Verney.

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