Arcs 1800
Diversification : Chamrousse passe à la tyrolienne

Les opérations ont débuté ce mercredi matin. Le câble définitif, long de près de 2 km et pesant plus de 5 tonnes, sera en place d'ici le 12 mai. La tyrolienne entrera en service le 17 juin. Elle fait partie d'un vaste plan de diversification des activités engagé par la station.
L'hélicoptère déroule la drisse qui permettra de tirer un 2e câble qui lui-même tirera le câble final de 5 tonnes
Un hélicoptère se détache dans le ciel bleu azur, au-dessus du dôme blanc de la Croix de Chamrousse, à 2 253 mètres d'altitude. Il semble voler au ralenti. "On voit la bobine qui tourne en même temps qu’il avance, commente Xavier Marcou, directeur du marketing chez MND le fabricant savoyard de la tyrolienne. L’objectif c’est de rester bien sûr le plus stable possible pour avoir un câble qui reste en tension le plus longtemps possible." Il stationne au-dessus d'un pylône avant de reprendre sa route vers la future station de départ de la tyrolienne. L'appareil vient de tirer depuis la gare de départ du Recoin, à 1 650 mètres d'altitude, une "drisse".
Les bobines de câbles
Une fois installé, ce câble de 10 mm de diamètre permettra d'en tracter un plus gros de 15 mm, qui lui-même tirera le câble définitif de la tyrolienne. Avec ses 22 mm de diamètre, ses 1 932 mètres de longueur, et son poids de 5,2 tonnes, impossible de le déployer par hélicoptère. D'où cette succession d'opérations qui ont donc débuté ce mercredi matin dans la station de Chamrousse. Le câble final devrait être en place d'ici le 12 mai. Les gares de départ et d'arrivée, ainsi que les deux pylônes intermédiaires, sont déjà montés. La tyrolienne géante devrait ouvrir avec la télécabine de la Croix, autrement dit le 17 juin prochain. Avec elle, la station de Belledonne se dote d'un équipement emblématique.
Une vitesse de 60 à 70 km/h
Son constructeur, MND, revendique le titre de "plus grande tyrolienne du monde" dans la catégorie "pylônes intermédiaires". C'est vrai que les chiffres donnent déjà le vertige, un mois et demi avant son ouverture : 1 932 mètres de descente pour 600 mètres de dénivelé, un câble qui oscille selon le relief entre 30 et plus de 50 mètres de hauteur, une vitesse de pointe entre 60 et 70 km/heures. "Ça ressemble à une position de parapente, on est assis dans un baudrier, une sellette, et on se laisse aller, explique Xavier Marcou. On est donc vraiment dans une sensation plutôt de vol de parapente avec ce cette même sensation de vent et de vitesse. Le frein se fait en ligne : on a une poulie avec un frein magnétique qui permet de freiner tout au long de la descente en fonction du poids de l’utilisateur et à la fin nous avons un moteur qui permet d'adapter également la vitesse d’arrivée." Un freinage qui se fait automatiquement. L'utilisateur n'a rien à faire. Quant au tarif, il devrait se situer entre 35 et 40 euros.
Christopher Hardy, directeur de l'Office de tourisme, montre la station d'arrivée, située au Recointué
Diversification des activités
L'arrivée de ce nouvel équipement qui a coûté 1,8 million d'euros fait partie d'un projet plus global de diversification de la station. "L’aménagement de la Croix de Chamrousse, la tyrolienne, la luge qu’on va construire l’année prochaine : on est vraiment en train de construire le renouveau de Chamrousse et son avenir" affirme la maire de la commune, Brigitte de Bernis. Exemple de cette recherche d'une plus grande attractivité, la passerelle himalayenne, également construite par MND à proximité de la Croix de Chamrousse, une passerelle métallique de 130 mètres de long à plus de 50 mètres de hauteur. La station ne veut plus dépendre entièrement du ski.
La passerelle himalayenne
Chamrousse va-t-elle se transformer dès lors en parc d'attraction ? Pas du tout, proteste le directeur de l'Office de Tourisme Christopher Hardy : "l'idée c’est de proposer et de sortir du tout-ski. On se rend que ça a changé, cet hiver ça a été vraiment flagrant : les gens viennent skier 3 heures dans la journée. On n'est plus sur des gens qui 'dévorent' les les domaines skiables toute la journée. Donc on sent qu'il y a une demande pour avoir une autre attractivité et avoir une autre manière de découvrir et de profiter de la montagne". Ici, on ne parle pas de tourisme "4 saisons". Brigitte de Bernis préfère se concentrer sur deux "belles" saisons, hiver et été. Car avec les chaleurs de l'été, Chamrousse et sa Croix peuvent devenir "un petit coin de paradis" souligne Christopher Hardy.