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Annecy : la future piscine crée la polémique au sein de l'équipe municipale


Le chantier de la piscine des Marquisats à Annecy, fermée en 2018 et démolie en 2020, est totalement à l'arrêt depuis début 2021. Le projet, estimé à 37 millions d'euros, est au cœur d'un débat politique au sein même de la majorité municipale.


La piscine des Marquisats : un vieux loup de mer sur les bords du lac d'Annecy. Démolie en 2020 après sa fermeture en 2018, la piscine, proche du centre-ville, est toujours au point mort. Le site est en friche et la reconstruction n'a pas encore commencé.


Crise covid, cyberattaque, augmentation des coûts occasionnant quelques changements techniques... Ce sont autant de causes avancées par la ville pour expliquer le retard des chantiers. Mais après cinq ans, ce projet voté par l'ancienne municipalité divise désormais jusqu'au sein même de la majorité.


Dernier rebondissement en date : le conseil municipal a voté, fin septembre, une rallonge de 4,5 millions d'euros pour la reconstruction du centre nautique. Le projet est désormais estimé à plus de 37 millions d'euros. Mais lors de ce scrutin, une scission est apparue au sein même du groupe "Réveillons Annecy !", avec neuf votes contre.


"On nage en plein délire"

Pour cause, une partie des élus écologistes souhaiterait repenser ce projet jugé pharaonique. "Ce que veulent les gens, ce ne sont pas quatre bassins et un spa municipal. Du moins, je ne crois pas pour en avoir discuté avec beaucoup de monde. Les gens veulent une piscine rapidement. Et une piscine qui ne monopolise pas beaucoup d'investissement au détriment d'autres projets. La ville n'a pas besoin que d'une piscine, mais aussi d'animateurs, d'éducateurs, de végétaliser les cours d'écoles...", énumère Guillaume Tatu, adjoint à la jeunesse à la mairie d'Annecy.


"Il faut bien une piscine. Mais il en faut même deux à l'échelle de l'agglomération. Mais cet investissement ne doit pas être uniquement porté par la ville d'Annecy, mais par l'agglomération puisque cet investissement ne bénéficiera pas qu'aux Annéciens, mais à l'ensemble des habitants du Grand Annecy. Non à ce projet pharaonique : quatre bassins et un spa municipal, on nage en plein délire", poursuit-il.


Trop tard pour faire machine arrière ?

Sa collègue, Catherine Allard, adjointe aux sports à la mairie d'Annecy, est, elle, favorable au projet. Elle voit plusieurs explications à cette division interne : "dans l'opposition, il y a une partie de jeux politiques. Dans la majorité, je pense qu'il y a quelques freins sur l'écologie. On peut l'entendre. Mais, il faut regarder de plus près les coûts de fonctionnement de cette piscine et de la boucle d'eau. Ce ne sera pas une gabegie financière ou écologique."


Selon elle, il est trop tard pour faire machine arrière : "le programme prend du retard, les coûts augmentent. Et effectivement, il y a des désaccords avec la majorité et l'opposition. Mais ce projet, on ne peut plus le redimensionner. Si on veut le redimensionner, on doit l'arrêter complètement. La ville perdrait ainsi 5 millions d'euros et devrait repartir sur un autre projet. Et on pourrait à nouveau perdre six ans."


En l'état, la prochaine étape consiste en une étude géotechnique en octobre, avant la publication des appels d'offre. La mairie espère inaugurer la piscine des marquisats en 2026.

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