Les résultats de l'étude commanditée par la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur sont tombés. Chaque station des Alpes du Sud dispose d'éléments prospectifs et scientifiques pour orienter ses investissements... de même que la Région.
Difficile de s'y retrouver entre le plan Avenir montagnes de l'Etat et le Plan montagne de la Région...
Chantal Eyméoud VICE-PRESIDENTE DE LA REGION EN CHARGE DU PLAN MONTAGNE : Nous travaillons en lien avec l'Etat dans le but d'additionner nos forces et nos financements. La Région financera les investissements sur lesquels l'Etat n'ira pas, comme la neige de culture, la poursuite de la modernisation des stations et les espaces valléens. La Région consacrera 200 M€ entre 2022 et 2027, fléchés pour moitié vers les stations, pour moitié vers les espaces valléens. Il s'agit de sécuriser le produit ski, de diversifier les activités mais aussi de réhabiliter des centres de vacances pour faire connaître la montagne aux jeunes. D'ailleurs, nous finançons le transport des classes vertes de toute la Région dans ce même objectif. Car on ne peut imaginer l'avenir du ski sans les jeunes.
La Région a mené une étude très poussée sur chaque station des Alpes du Sud. Sur quoi porte-t-elle exactement ?
C'est une première en France. Nous avons réalisé un diagnostic financier pour mesurer dans quel état se trouve chaque station. L'étude comprend ensuite un volet technique et juridique pour déterminer la manière dont chacune est exploitée et si cela s'avère pertinent. Nous avons mesuré leur taux d'équipement, en termes de remontées, de neige de culture, recensé les dispositifs de diversification dont elles disposent. Enfin, nous avons calculé leur niveau d'enneigement à l'horizon 2050 [en faisant appel à Climsnow, consortium regroupant Météo France, INRAE et Dianeige, NDLR].
Pourquoi avoir engagé une telle étude ?
Pour permettre à chaque station de disposer d'un diagnostic précis. Il en ressort parfois des éléments étonnants, des données prospectives précieuses pour envisager l'avenir. Et puis cette étude scientifique va nous permettre de nous positionner par rapport aux demandes futures. Si les prévisions d'enneigement sont mauvaises, sans doute faut-il s'interroger sur la pertinence d'investir dans la neige de culture et peut-être davantage s'orienter vers des équipements de diversification. Nous allons travailler avec chaque station. Ces 100 M€, nous voulons bien les dépenser.
Cette étude est terminée et les résultats sont très attendus...
Les résultats propres à chaque station sont confidentiels. Nous avons transmis les données à chacune d'elles pour qu'elles se fassent une idée. Nous allons maintenant toutes les rencontrer pour leur présenter une synthèse générale. Nous organiserons également une restitution publique sous peu.
Même si vous ne pouvez pas encore divulguer les résultats, quelles tendances se dégagent ?
Les Alpes du Sud ont l'avantage de posséder beaucoup de stations en altitude ; celles en basse altitude auront du mal à avoir des hivers bien enneigés. Ce sont des éléments scientifiques, et donc objectifs. L'activité ski ne sera jamais abandonnée. Le moteur restera le ski pour certaines, tandis que pour d'autres, la diversification jouera un rôle important. Il faut continuer à travailler la sécurisation du produit ski et la modernisation des domaines car il y a une corrélation établie entre le renouvellement des équipements et le chiffre d'affaires. Il faut aussi continuer à diversifier l'offre - car tous les vacanciers ne skient pas -, pour fidéliser la clientèle et accroître l'attractivité des stations.
Comment la Région va-t-elle orienter ses financements ?
Nous disposons désormais d'éléments objectifs qui nous permettent d'argumenter sur le financement des équipements. Nous voulons une montagne durable dans lequel l'environnement, le respect de la biodiversité sont pris en compte. Chaque investissement devra être assorti d'une logique environnementale. Nous financerons les innovations technologiques permettant de baisser la consommation énergétique ou de produire de l'énergie propre, pas seulement dans le cadre du Plan montagne, mais à travers d'autres dispositifs.
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