La fête au milieu des pistes: la difficile gestion de l'alcool dans les stations de ski
Les stations de ski sont aussi des lieux de fête où l'alcool coule à flot. Rencontre avec les skieurs-fêtards.
Numéros de cabaret, sets de musique électronique et coupes de champagne... Nous ne sommes pas en boîte de nuit mais aux Arcs, station de Savoie, où la fête bat son plein au milieu des pistes de ski. L’"after-ski", tradition des grandes stations autrichiennes, s’est développée en France ces quinze dernières années, notamment avec les établissements de montagne "Folie douce".
Cette chaîne de restaurants d'altitude propose à ses clients des après-midi festives, souvent associées à une forte consommation d'alcool. "On en a plus que conscience, à partir de 15 heures on ne sert plus d'alcool fort afin de garder ce côté festif et ne pas aller dans l'excès", assure Virginie Poncet, directrice d'exploitation de La Folie douce.
Des agents de sécurité présents
Si l'ambiance bon enfant est de mise, le principal défi concerne le retour en station après la fête. Il est rencontré principalement lors des semaines de janvier, où des groupes de jeunes, via des tour-opérateurs, profitent de prix attractifs dans les Alpes.
Tous viennent majoritairement pour passer du bon temps et faire la fête en altitude avant de rentrer à leur location à ski, certains passablement éméchés.
Sur ce sujet, La Folie douce assure être "hyper vigilant".
"On a des agents de sécurité qui sont en haut de la télécabine et aussi à la réception pour guider les gens vers les navettes", affirme Virginie Poncet. "On a aussi des taxis au cas où les gens ne seraient pas capables de monter."
La Folie Douce met également en avant un certain nombre de mesures de sécurité, comme des fouilles à l'entrée pour empêcher les clients de rentrer avec de l’alcool dans les sacs.
Une législation permissive
Mais selon certains professionnels, La Folie douce peut devenir un problème certaines semaines de grosses affluences. Aux Arcs, le site enregistre jusqu’à 2.000 entrées en une journée, autant de personnes qui doivent rentrer ensuite, dont beaucoup sont alcoolisées. Selon un pisteur, une "franche réunion" s’est déroulée récemment entre le service des pistes et les restaurateurs à ce sujet.
La législation est plutôt permissive sur la consommation d’alcool au ski. Selon la préfecture de Savoie, les gendarmes ne peuvent pas réaliser de contrôles préventifs d'alcoolémie sur les pistes, uniquement possibles dans le cadre de la police de la circulation routière.
Les gendarmes sont toutefois présents sur les stations de ski et sur leurs pistes pour assurer de jour, comme de nuit, une présence de sécurité publique, avec des personnels faisant partie des Brigades avancées du dispositif hivernal de protection des populations (DHPP).
Des établissements avertis
Les gendarmes peuvent également intervenir sur les domaines skiables lors de contrôles visant différentes réglementations, par exemple, sur les moniteurs de ski et les sports d'hiver. Sur réquisition du parquet, ils peuvent aussi contrôler et rechercher des infractions commises sur les pistes (détention de drogue, vol, recels...), ajoute la préfecture de la Savoie.
La question de la consommation d'alcool se pose dans tous les massifs. Dans les Hautes-Alpes, trois lieux festifs ont reçu en février un avertissement de la part des services de l’État concernant le respect des règles en matière de vente d'alcool.
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